Tambacounda: le manque de moyens étouffe le fonio à Goudiry

 

Le fonio a encore été célébré à Goudiry. Devenu l’une des principales spéculations dans la zone depuis un bon moment, il constitue l’attraction de plusieurs groupements de femmes qui s’adonnent à sa culture. Le thème proposé cette année est «Le fonio et le système alimentaire durable». Selon les femmes qui ont loué ses vertus, la céréale peut grandement con­tribuer à la lutte contre l’insécurité alimentaire dans la zone, voire à travers tout le pays. Fanta Souaré, surnommée «la lionne du fonio», témoigne que c’est une excellente céréale qui peut aussi beaucoup contribuer à l’amélioration de la santé des populations.
L’année dernière, rappelle le chef du Service départemental du développement rural (Sddr), les producteurs ont récolté près d’une centaine de tonnes de fonio. L’Etat a décidé d’accompagner la filière, en augmentant de manière très sensible, les semences. D’où les 17 tonnes fournies cette saison contre moins de 10 précédemment. Ce qui a permis d’augmenter les superficies emblavées. Cette saison, informe le Sddr, dans toutes les 14 communes du département de Goudiry jusqu’à Bakel, il y a été placé des semences. C’est pourquoi, espère-t-il, les productions seront dans l’ordre de 270, voire 280 tonnes de fonio contre seulement 98 tonnes la saison dernière. De quoi réjouir le Préfet, Amadou Coumba Ndiaye, qui a présidé la cérémonie. «La céréale pourrait nous valoir des résultats spécifiques. C’est une excellente spéculation», estime-t-il. Non sans rappeler ses différentes vertus. «Le fonio peut contribuer non seulement à la sécurité alimentaire dans le pays, mais également à l’amélioration de la santé publique des populations», relève l’autorité administrative. Ainsi, il exhorte le Préfet à «davantage accompagner les femmes et les producteurs de manière générale en matériels beaucoup plus adéquats, pour de meilleurs rendements. Certes des efforts sont faits mais, il en faut encore pour mieux booster la filière qui peut valoir à la contrée beaucoup de succès».
A ce propos, assure Fanta Souaré, «si nous avons du matériel adéquat pour la récolte et aussi pour la transformation, la filière va, sans nul doute, connaître un grand essor au grand bonheur des producteurs certes, mais aussi des populations qui seront mieux nourries».

Par Abdoulaye FALL