Souveraineté médicale: 670 SÉNÉGALAIS METTENT EN PLACE UN MASTODONTE PHARMACEUTIQUE

 

Pour doter le Sénégal d’une indépendance dans le domaine des médicaments, 670 pharmaciens et médecins ont mis en place Teranga Pharma. Ils promettent d’investir plus 6 milliards dans le projet.

La souveraineté pharmaceutique du Sénégal est devenue une nécessité. C’est en substance l’idée défendue par le directeur général de Teranga Pharma Sa, Dr Mouhamadou Sow. Vu le contexte sanitaire mondial et les épidémies qui vont désormais être récurrentes, le pharmacien plaide une autonomie en médicaments pour être au rendez-vous des ripostes sanitaires. « En 2019, le Covid-19 a changé la donne complètement et toutes les frontières ont été fermées. Les pays producteurs de médicaments, au lieu de vendre à l’extérieur, se sont souciés d’abord de soigner leurs citoyens. Et c’est dans ce contexte que 670 pharmaciens et médecins sénégalais se sont retrouvés pour fédérer leurs forces et mettre en place Teranga Pharma. Aujourd’hui, c’est un impératif pour tout pays de travailler pour sa souveraineté pharmaceutique, parce que tous les 10, voire 15 ans, il y aura une nouvelle épidémie. Avec ce nouveau coronavirus nous avons vu même des pays qui ont détourné des masques, le paracétamol pour secourir leurs populations », a déclaré M. Sow qui faisait face à la presse, hier.

En 2020, le marché pharmaceutique sénégalais a représenté plus de 200 milliards du marché africain. Ce marché sénégalais est dominé à 80% par le secteur privé et 20% par le secteur public. Ayant eu une croissance de 12% par an entre 2014 et 2019, le marché devrait continuer sur cette dynamique, avec une croissance projetée de plus de 10% par an d’ici 2024. Cette tendance haussière est tirée notamment par la croissance démographique et l’augmentation des dépenses de santé par habitant. Cette tendance pousse Teranga Pharma à vouloir se positionner.

Le Cnp et le Cis se joignent à l’initiative

Cette entreprise pharmaceutique appartient à 670 actionnaires sénégalais dont 90% de pharmaciens et médecins et des membres du Conseil national du patronat (Cnp) et du Club des investisseurs sénégalais (Cis) qui ont déjà investi 1,2 milliards de FCFA et qui prévoient d’investir 6 milliards FCFA dans les deux ans à venir. « La leçon à tirer de la Covid-19 et la marche vers la souveraineté pharmaceutique exigent l’adoption de nouvelles attitudes de la part des prescripteurs, des pharmaciens d’officine et de nos citoyens en donnant la primauté aux produits sénégalais. Cette nouvelle attitude appelée patriotisme économique appliqué par les pays développés même en Afrique permettra la création de nouveaux emplois et la consolidation des emplois existants, la diminution des importations et, par ricochet, la diminution de la sortie de devises », a dit Mohamadou Sow. Qui ajoute « la fabrication des produits sociaux à faible marge mais nécessaires pour la santé des populations, la diminution des ruptures de médicaments, la baisse à moyen terme du coût des médicaments, la lutte efficace contre la vente illicite des médicaments de la rue, bref améliorer l’accessibilité financière et géographique sur tout le territoire national ».

emedia.sn /