Invasion de l’Ukraine par la Russie, le rôle crucial de la désinformation russe

 

 

Alors que l’invasion russe se poursuit en Ukraine, la désinformation joue un rôle majeur dans le conflit. Moscou a utilisé cette arme de guerre hybride en amont de son offensive militaire. Une stratégie informationnelle mise en place par Vladimir Poutine pour appuyer son narratif et justifier cette entrée en guerre.

Dans sa présentation des faits justifiant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le président russe s’emploie surtout à inverser les rôles, faisant passer l’agressé pour l’agresseur. Dans ses derniers discours, Vladimir Poutine se présente en libérateur de l’Ukraine, et pas seulement des provinces séparatistes du Donbass, notamment lorsqu’il affirme ce mercredi 23 février au petit jour sa volonté de « protéger le peuple qui souffre des intimidations et du génocide du régime de Kiev ». Sans nier l’importance des victimes du conflit dans l’est de l’Ukraine, ce narratif du génocide ne repose sur aucune preuve.

Pas plus que l’idée d’une « junte » au pouvoir en Ukraine, comme l’a mentionné l’ambassadeur de Russie à l’ONU, Vassily Nebenzia, puisque le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été élu démocratiquement, sans l’ombre d’un coup d’État. Quand Vladimir Poutine évoque enfin la « dénazification » de l’Ukraine, on est là encore dans un registre qui n’a rien à voir avec la réalité présente. S’il existe en Ukraine, comme dans le reste de l’Europe, des groupuscules extrémistes, le pays n’est pas sous le joug nazi. Ce discours fallacieux est une fabrication.

Attaques sous faux drapeaux

Pour soutenir cette thèse d’une Russie agressée par l’Ukraine, de nombreuses infox circulent également sur les réseaux sociaux. Parmi les diverses images fallacieuses, il y a notamment ce que l’on appelle des attaques sous faux drapeaux. En l’occurrence, des vidéos diffusées sur les réseaux et censées montrer des violences perpétrées par les Ukrainiens, alors que ce sont en réalité de pures mises en scène.

Par exemple, une vidéo circule où l’on voit des soldats progresser sur le terrain avec leur blindé. La légende initiale prétend qu’il s’agit de soldats ukrainiens en train d’entrer illégalement sur le territoire russe, non loin de la ville de Mityakinskaya. En réalité, la scène se déroule à 180 kilomètres plus au sud, c’est-à-dire dans une zone contrôlée par les séparatistes pro-russes. Ce qui ôte toute crédibilité au récit d’une opération menée par des soldats ukrainiens. De plus, le véhicule utilisé, un BTR-70M, ne correspond pas à l’équipement de l’armée ukrainienne. Des faits rétablis grâce aux recherches d’experts en sources ouvertes, comme notamment le collectif Bellingcat.

Suite sur RFI.FR