Argentine: malgré la légalisation de l’avortement, une lente évolution des mentalités.

 

 

En Argentine, les mentalités évoluent lentement malgré la légalisation de l’avortement il y a un peu plus d’un an. Dans les provinces conservatrices et catholiques du nord du pays, des obstacles continuent d’empêcher la l’accès totale au droit à l’interruption volontaire de grossesse. Le point en ce 8 mars, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes.

Médecin et militante féministe, Julieta Bazan dénonce les réticences d’une partie de la profession médicale à garantir l’accès au droit à l’avortement. « Cela se traduit de plusieurs manières, décrit-elle. L’une d’elle consiste à ne pas informer correctement. Et même les femmes sont bien informées, les médecins qui sont contre l’avortement mettent en place des obstacles, par exemple en retardant la prise de rendez-vous. »

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Les obstacles peuvent aussi être juridiques. Dans la province de Salta, dans le nord du pays, une médecin est poursuivie, et a même été brièvement incarcérée, pour avoir pour avoir supposément pratiqué un avortement après les 14 semaines prévues par la loi.

Pour Monica Menini, l’un de ses avocates, ces accusations sont fausses et ont pour but d’intimider. « La justice patriarcale de Salta essaye de discipliner cette médecin, estime-t-elle. Et cela a des conséquences pour tous les autres médecins qui doivent prendre des décisions pour garantir l’accès à l’avortement, qui est un droit dans notre pays. »

Depuis la légalisation de l’IVG il y un peu plus d’un an, près de 33 000 avortements ont été officiellement recensés en Argentine. Mais pour les associations et militantes féministes, le combat pour garantir l’accès à ce droit continue.

RFI.FR