[ÉDITO] Sanctions imposées au Mali, la CEDEAO lâche du lest

 

Réunis à Accra dans la capitale ghanéenne, ce dimanche 3 juillet 2022, les leaders ouest-africains ont levé les sanctions commerciales et financières contre le Mali. Ces sanctions ont été critiqués par leurs concitoyens à cause de leurs impacts négatif sur les conditions de vie de la population malienne.

La CEDEAO a levé lesdites sanctions, c’est grâce à la volonté des autorités maliennes qui viennent de valider un nouveau calendrier de la période de la transition qui court jusqu’à mars 2024. Un délai bien raisonnable, estime-t-on, du côté de la CEDEAO. L’organisation sous-régionale qui entend sévir, chaque fois, toute prise de pouvoir par les militaires dans l’un des pays membres. Car en effet, depuis un peu plus de deux ans, l’on jette aux gémonies des dirigeants légalement élus mais accusés, à tort ou à raison, de corrompus à la solde de l’Occident, de la France en particulier.

Depuis janvier dernier, les Chefs d’Etat et de gouvernement, membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avaient décidé de sanctionner le Mali pour violation des textes de leur organisation, relatifs au respect des principes de la démocratie. Ceci après la prise au pouvoir à Bamako par des militaires.

En tout état de cause, en voulant être sévère contre le Mali, la CEDEAO s’est retrouvée piégée.  Le temps n’est pas celui de l’isolement mais celui des unions de forces pour faire face aux défis de tous les jours. A l’échelle continental, l’on milite pour plus d’intégration. Au sein même de l’espace CEDEAO, la lutte pour une monnaie commune, en l’occurrence l’Eco est devenue une priorité pour les populations; la Zlecaf qui doit contribuer à la définition d’une politique agricole commune, basée sur la promotion des coopératives agricoles, dans la perspective de professionnaliser les agriculteurs et les agents du secteur informel en vue de l’exploitation des chaînes de valeurs, spécialement dans le milieu rural est également une priorité ; la lutte contre le terrorisme est une priorité qui s’impose. Face à toute ces urgences, l’unions des forces est plus qu’une nécessité.

Après une forte tension entre la junte militaire malienne au pouvoir et la CEDEAO, le temps de la réconciliation semble avoir sonné avec cette levée des sanctions. Le fait que la CEDEAO revienne sur cette décision est à saluer tout en espérant que le Mali de son côté progresse vers un retour à l’ordre constitutionnel.

Pierre Boubane