Veille de Tabaski à Tambacounda : Les prix des denrées flambent

 

Un tour au marché central vous en dit plus. Étals jonchant le sol et une foule en quête de marchandises dans un vacarme étourdissant. Le décor est ainsi campé, en ces temps de soldes lors desquels les commerçants édulcorent les prix, au grand bonheur des clients qui préparent la Tabaski.

Il est 10 h 25 mn. Sous un soleil de plomb, ce jeudi 7 juillet 2022, veille de Tabaski, les étals du marché central et ses alentours rivalisent pour attirer l’attention des clients et des badauds qui veulent se rincer les yeux. C’est le temps des soldes qui, à l’approche des fêtes, permet aux commerçants et commerçantes dudit marché de se débarrasser du trop-plein de marchandises et aux clients de faire des emplettes à moindre coût. Une pratique bien connue du marché les veilles de fête. Et cette proximité de la fête du mouton, communément appelée Tabaski, pousse les Tambacoundois, en particulier les femmes, à vouloir coûte que coûte disposer de nouveautés.

Un tour chez les commerçants du marché central, connu pour ces bonnes choses dont les femmes raffolent, renseigne de l’imminence de la Tabaski. Partout, ce sont des cris, sifflements, danse sur fond de musique, pour inviter la clientèle. La mode en est à louer les services d’un comédien, l’attraction des étals qui n’est pas étrangère aux chiffres d’affaires de celui ou celle qui a loué son service.

Sur l’avenue Demba Diop, à proximité du marché, les ventes sont tellement à bon prix que les clients en oublient la proximité dangereuse de la route nationale n°1 au bord de laquelle sont installés ces commerces.

Cette période de soldes fait aussi le bonheur des revendeurs qui squattent les grands commerces pour, moyennant un bénéfice, écouler des produits. C’est le cas de la dame N. N. De teint noir, taille élancée, elle nous révèle : «Je suis du quartier Pont et j’ai des frères qui gèrent de grands magasins à l’intérieur du marché. Ce sont eux qui me donnent de la marchandise à écouler. Par exemple, lorsqu’un tissu est en vogue ou même des chaussures, ils vendent au prix indiqué, mais dès qu’un autre sort pour lui ravir la vedette, alors qu’on est à l’approche d’une fête, ils m’en donnent le reste de ces tissus que je revends à un prix moyen, pour gagner quelque chose, à mon tour.»

La lycéenne Fatou Sarr, à la recherche d’une paire de chaussures, trouve ces soldes bénéfiques, dans la mesure où toutes les bourses ont accès à de bons produits.

Les denrées de base des ménages flambent. Alors que la Tabaski sera célébrée dimanche pour la majorité des musulmans du Sénégal, les denrées comme l’oignon, la pomme de terre, le poivre connaissent depuis quelques jours des hausses qui ne sauraient se justifier, si ce n’est pas le contexte de fête.

Le commerçant A. F., qui tient un magasin en demi-gros au marché central, confirme la tendance haussière des prix, ces derniers jours. «En ce moment, beaucoup de femmes viennent se renseigner sur les prix en perspective de la Tabaski. Mais très peu achètent, car elles trouvent que les prix sont élevés et surtout, elles n’ont pas encore d’argent. Et il est vrai qu’il y a eu une hausse des prix depuis la semaine dernière. L’oignon, par exemple, est passé à 600 F Cfa le kilo. Quant à la pomme de terre, le kilo est également passé à 800 F Cfa. De même que le poivre qui est passé de 4 000 à 6 000 F Cfa», renseigne-t-il.

Grossiste de son état, M. D. concède également que les prix des marchandises restent élevés. «Tous les prix sont passés du simple au double», confie le vendeur. Le sieur M. D. explique que c’est à cause de l’approche de la fête que les prix des denrées de base des ménages, comme tous les autres du reste, ont aussi connu une hausse depuis quelques jours.

Mais d’après lui, tous les produits sont disponibles et il n’y a pas de problème pour en trouver. Une flambée qui accentue le désarroi des ménagères qui ne savent plus où donner de la tête face à cette explosion continue des prix des denrées alimentaires.

Ayant anticipé sur ses achats pour la Tabaski, notamment pour certaines denrées comme l’oignon et la pomme de terre, Mme Ndiaye du quartier Dépôt estime que les prix sont assez élevés. «J’ai presque fini mes achats, mais le constat est que les prix sont chers. Et ceux-là qui vont attendre pour faire leurs courses risquent d’avoir de mauvaises surprises. Parce qu’au rythme où vont les choses, il y aura forcément une flambée des prix la veille de la fête», prévient la dame qui note que malgré tout, beaucoup de mères de famille sont aujourd’hui dans l’inquiétude.

Selon elle, «tout est une question d’organisation. Comme les légumes ne pourrissent pas, j’ai commencé à faire mes achats dès ce jeudi. Le problème, c’est que les femmes, à l’image des Sénégalais en général, aiment attendre toujours la dernière minute. Et là, le souci, c’est que les coûts seront un peu plus élevés.

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