Irak: des tensions entre deux dirigeants chiites aggravent l’instabilité politique

 

Ce sont deux des grandes figures politiques du camp chiite en Irak. Deux figures rivales, mais qui, là, se déchirent un peu plus sur la place publique. Dans des enregistrements audio, l’ancien Premier ministre est entendu critiquer le chef religieux Moqtada Sadr. Une enquête judiciaire a été ouverte, mais les deux hommes sont à couteaux tirés alors que le pays traverse une crise politique majeure.

C’est un discours, un monologue, d’un homme qui s’adressent à d’autres personnes. L’orateur est présenté comme Nouri al-Maliki, un ancien Premier ministre et homme toujours influent dans la politique irakienne. Il s’exprimait vraisemblablement devant des alliés politiques. Et dans ces enregistrements, l’ex-chef du gouvernement s’en prend directement à Moqtada Sadr.

Le très influent chef religieux, qui, vendredi 15 juillet dernier encore, a mobilisé des centaines de milliers de partisans, est qualifié d’homme sanguinaire et cupide. Et Nouri al-Maliki attaque aussi ses alliés, notamment le Hachd al-Chaabi. Cette ancienne milice, désormais intégrée aux forces gouvernementales, se voit accuser d’être aux ordres de l’Iran.

Nouri Al-Maliki rétorque que ces enregistrements ont été « fabriqués ». Il nie avoir tenu ses propos. Mais la diffusion de ces enregistrements ravive les tensions entre ces deux poids lourds de la politique irakienne.

Moqtada Sadr appelle son rival « à se retirer de la vie politique ». Il « n’a pas le droit, avec ses idées destructrices, de diriger l’Irak », juge-t-il. Des tensions qui ne font qu’accroître les divisions politiques alors qu’aucun chef de gouvernement n’a pu être désigné depuis les élections d’octobre dernier.

rfi.fr