Au Nigeria, 43% des enfants ne sont pas enregistrés à la naissance

 

L’Unicef vient de rendre public une grande enquête statistique (Multiple Indicator Cluster Survey, MICS), réalisée en 2021. La dernière publication de ce genre remontait à 2016. Cette étude réalisée en partenariat avec le Bureau national des statistiques du Nigeria est une mine d’informations et de données cruciale pour organiser les campagnes de santé publique, notamment. L’un des volets de cette recherche montre notamment que 43% des enfants ne sont pas enregistrés à la naissance.

Un peu moins de la moitié des enfants, soit quatre enfants sur dix, n’a pas été enregistré à la naissance auprès des autorités, au Nigeria.

Ces chiffres ont certes bondi de 10% depuis la dernière étude de l’Unicef et du Bureau national des statistiques en 2016. Une évolution positive, mais cela reste trop peu à l’échelle du pays le plus peuplé d’Afrique.

Cette situation s’explique par un nombre élevé de naissances à la maison, plus de 60%, alors que de nombreuses mères ne possèdent même pas elles-mêmes un certificat de naissance.

La législation confuse et le manque de moyens de l’administration nigériane n’arrangent rien. En l’absence de système informatique, la famille se voit parfois remettre un simple numéro sur une feuille volante.

De grandes disparités existent évidemment : alors qu’à Lagos, 94% des enfants sont enregistrés à la naissance, ils sont à peine plus de 22% dans l’État de Sokoto, dans le nord-ouest du pays.

Ces données sont pourtant essentielles pour la planification des campagnes de vaccination notamment, mais aussi pour l’obtention de papiers d’identité, et donc aussi d’une carte d’électeur, par exemple.

L’Unicef a fait de l’enregistrement des naissances l’une de ses priorités, en mettant notamment l’accent sur la mise en place d’un système électronique performant, alors que le Nigeria s’avère en retard sur le sujet par rapport aux autres pays de la région.

rfi.fr /