Cessez-le-feu fragile entre le Tadjikistan et le Kirghizistan après de violents affrontements

 

 

Des affrontements violents ont éclaté à la frontière entre le Kirghizistan et le Tadjikistan. Ils auraient fait plus de 30 blessés. Les deux ex-républiques soviétiques se renvoient la responsabilité des combats.

Depuis plusieurs jours, une escalade des affrontements a lieu à la frontière entre les deux pays. Mais ce vendredi, une étape notable a été franchie. Des blindés, des tirs au mortier et aux armes de gros calibres, l’artillerie lourde a été sortie. Et ce notamment autour de la capitale de la région du Sud-Ouest du Kirghizistan, Batken, dont les abords de l’aéroport et diverses infrastructures civiles auraient été bombardées. Les affrontements auraient fait plus de 30 blessés et près d’une dizaine de morts au total, selon des médias locaux.

Le Kirghizistan a accusé le Tadjikistan de « bombarder le territoire kirghiz avec tout son arsenal disponible » et de continuer à déployer des « équipements lourds », et notamment des « blindés lourds », des « lance-roquettes multiples et de l’aviation ». Le Kirghizistan a ajouté répondre à « toutes les attaques terrestres et aériennes ». Le Tadjikistan, de son côté, a accusé les forces kirghizes d’avoir ouvert le feu tôt vendredi sur des postes frontaliers tadjiks, sans faire état dans l’immédiat de victimes dans ses rangs.

Les habitants de plusieurs villages frontaliers ont fui la zone de combats, a indiqué le ministère kirghiz des Situations d’urgence, annonçant l’ouverture de centres d’accueil. La branche locale du Croissant-Rouge a indiqué qu’au moins 19 000 personnes habitant autour de la ville kirghize de Batken ont été évacuées par précaution.

Les présidents kirghiz, Sadyr Japarov, et tadjik, Emomali Rakhmon qui se sont rencontrés en marge du sommet régional de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) en Ouzbékistan, ont ordonné à leurs troupes de se « retirer ». Le cessez-le-feu est intervenu à 16h, heure locale, 10h TU.

Dans la matinée, la Russie avait appelé les deux nations à prendre des « mesures urgentes » pour mettre fin à l’escalade. Mais ce vendredi soir, Bichkek et Douchanbé s’accusaient mutuellement de l’avoir violé.

Ce genre d’affrontements s’est répété entre les deux pays depuis plus d’un an, s’avérant souvent meurtrier, rappelle notre correspondant régional, Régis Genté. En cause, il y a notamment la délimitation des frontières héritées de l’époque soviétique qui n’a jamais été achevée. Près de la moitié des 970 km de celles-ci n’ont toujours pas fait l’objet d’accord entre Bichkek et Douchanbé.

rfi.fr /