ONU : «Un hiver de grogne mondiale se profile à l’horizon»

 

 

«La crise du pouvoir d’achat se déchaîne, la confiance s’effrite, les inégalités explosent, notre planète brûle», et malgré tout, «nous sommes bloqués par un dysfonctionnement mondial colossal», a déclaré mardi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en ouvrant cette semaine de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies.

«Ces crises menacent l’avenir même de l’humanité et le destin de la planète», a-t-il estimé. «Ne nous berçons pas d’illusion. Nous sommes dans une mer agitée. Un hiver de grogne mondiale se profile à l’horizon.»

Omniprésente guerre en Ukraine

Parmi les dangers qui menacent le monde évoqués par le secrétaire général, l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Alors que Moscou a annoncé mardi un référendum d’annexion de la région de Kherson sous contrôle de ses troupes, cette guerre sera au cœur de cette semaine diplomatique de haut niveau.

Avec notamment une intervention mercredi du président ukrainien Volodymyr Zelensky – par vidéo grâce à une autorisation spéciale votée la semaine dernière par les États membres – et un Conseil de sécurité jeudi au niveau des ministres des Affaires étrangères.

Mais les pays du Sud s’agacent de plus en plus que les Occidentaux focalisent leur attention sur l’Ukraine. Pour tenter de répondre aux inquiétudes de certains pays, Américains et Européens organisent mardi une réunion ministérielle sur la sécurité alimentaire, conséquence de cette guerre dont souffre toute la planète.

«Fracturation» Nord-Sud

Et le président français Emmanuel Macron, qui doit être à la tribune mardi en milieu de journée, va insister sur la nécessité de prévenir la «fracturation» entre pays du Nord et du Sud, indique-t-on à l’Elysée, précisant que le chef de l’Etat organisera un dîner sur ce thème avec plusieurs autres dirigeants.

Ces tensions provoquées par la guerre en Ukraine font écho au ressentiment Nord-Sud dans la lutte contre le changement climatique. Les pays pauvres, en première ligne des impacts dévastateurs d’un réchauffement dont ils ne sont historiquement que peu responsables, se battent notamment pour que les pays riches tiennent enfin leurs promesses d’aide financière.

Multiples chefs d’État

Mardi doivent se succéder également à la tribune les présidents brésilien Jair Bolsonaro et turc Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre japonais Fumio Kishida, ou encore le chancelier allemand Olaf Scholz. Le président iranien Ebrahim Raïssi est également à New York cette semaine pour sa première Assemblée générale et le dossier nucléaire pourrait une nouvelle fois se retrouver au centre des discussions.

Ebrahim Raïssi devait notamment rencontrer mardi Emmanuel Macron qui l’a encouragé ces derniers mois lors d’entretiens téléphoniques à accepter les conditions proposées par les Européens pour redonner vie à l’accord nucléaire de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique, en échange de la levée de sanctions asphyxiant son économie.

Cette semaine de haut niveau compte en revanche quelques absents de marque, en particulier les présidents russe, Vladimir Poutine, et chinois, Xi Jinping.

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(AFP)