France: La mobilisation contre la réforme des retraites faiblit

 

 

Les manifestants contre la réforme des retraites étaient nettement moins nombreux samedi pour la septième journée de mobilisation, souvent en dessous du minimum précédent du 16 février, d’après les chiffres des autorités comme des syndicats.

Des sommets au plancher, en quatre jours: après avoir atteint des niveaux records mardi, le mouvement social est redescendu à son plus bas étiage. «Les journées ne se comparent pas, elles s’additionnent», a justifié le secrétaire général de l’Unsa, Laurent Escure, en tête du cortège parisien.

Il n’empêche, les manifestants étaient seulement 7000 à Marseille selon la préfecture des Bouches-du-Rhône, soit autant que mi-février. Même la CGT, qui n’avait jamais dénombré moins de 100’000 participants dans la cité phocéenne, n’en a cette fois-ci revendiqué que 80’000.

Chiffres

Situation identique à Toulouse, où le cortège a rassemblé 10’000 personnes selon la préfecture, 45’000 selon les organisateurs, chiffres les plus faibles depuis le début de l’année dans la ville rose. Idem à Saint-Etienne (2350 à 8000) et Strasbourg (1300 à 5000), mais aussi dans des villes moyennes comme Tarbes (2500 à 6000), Roanne (2000 à 4000), Arras (1400 à 2000), ou Montauban (1000 à 5000), entre autres.

Dans ce repli général, quelques villes affichent tout de même des scores légèrement supérieurs à ceux du 16 février, à l’instar de Perpignan (3800 à 8000) et Nice (2300 à 8000).

Des tensions et des interpellations

Des tensions ont eu lieu samedi après-midi à Paris, avec notamment de nombreux jets de projectiles contre les forces de l’ordre, quelques poubelles incendiées et vitrines caillassées. À 18h30, 32 personnes avaient été interpellées, notamment pour port d’arme prohibé et participation à un groupement en vue de commettre des violences ou dégradations, selon la préfecture de police.

La manifestation parisienne s’est élancée à 14 heures de la place de la République vers la place de la Nation. De premières tensions ont eu lieu vers 15 heures sur le boulevard Beaumarchais, avec des vitrines prises pour cible et des jets de projectiles contre les forces de l’ordre, a constaté une journaliste de l’AFP.

Cortège stoppé

Le cortège a été provisoirement stoppé place de la Bastille, où les forces de l’ordre ont tenté de «disloquer le bloc» constitué de manifestants radicaux, a indiqué la préfecture de police. «Plusieurs centaines de personnes» étaient présentes dans ce bloc, selon la même source.

Le cortège a ensuite pu reprendre sa progression. Mais de nouveaux incidents ont eu lieu avenue Daumesnil, avec à nouveau des jets de pavés sur les forces de l’ordre et quelques poubelles incendiées dans une tentative d’ériger une barricade, selon la journaliste de l’AFP.

La CGT a également été victime «de jets de projectiles par des éléments radicaux», selon la préfecture de police. Au total, 48’000 personnes ont manifesté à Paris, selon le ministère de l’Intérieur, la CGT annonçant 300’000 manifestants. Le cabinet Occurrence, qui effectue un décompte pour un collectif de médias dont l’AFP, a dénombré 33’000 participants.

(AFP)