Pr Abdou Niang, néphrologue: « NOUS N’AVONS QU’UNE CAPACITÉ DE TRAITEMENT POUR 2000 MALADES DU REIN »

 

Le Sénégal a célébré, hier jeudi, à l’instar de la Communauté internationale la journée mondiale du rein. Une occasion pour le professeur Abdou Niang de revenir sur les difficultés de la prise en charge des malades atteints de pathologies rénales.

Le président de la Société de néphrologie dialyse et transplantation (Sosendt) lance l’alerte. A l’occasion de la journée mondiale du rein célébrée, hier, professeur Abdou Niang a fait l’état de la prise en charge des maladies rénales au Sénégal. Il a indiqué que le problème, c’est l’importance de la demande par rapport à l’insuffisance de l’offre. « Pour donner une idée de la situation, aujourd’hui, au Sénégal il y a environ 700 000 personnes qui souffrent de maladies rénales chroniques. Parmi elles, entre 200 000 et 400 000 ont besoin de dialyse. Nous n’avons qu’une capacité de traitement pour 2000 malades. Chaque année, 2000 nouveaux cas sont accueillis », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter que cela démontre « aisément que la demande est très forte, et l’offre minime ». Face à cette situation, le néphrologue assure, pourtant, que « la précocité du diagnostic et la précocité de la prise en charge peuvent aboutir en une guérison avant qu’on en arrive à la phase chronique ».

Le président de la société de néphrologie souligne que l’insuffisance rénale chronique, c’est lorsque les signes persistent plus de trois mois. « Cela veut dire dans les trois premiers mois, si on détecte la pathologie et qu’on identifie la cause, elle est traitable et curable », a-t-il dit. Sur cette base, le médecin en déduit que c’est extrêmement important de le découvrir « précocement ». « Il faut une expertise, aller très vite voir un professionnel de santé. Donc, que le diagnostic soit fait de manière précoce et qu’on soit pris en charge très tôt. Sinon, on va vers le stade chronique. Parfois il peut y avoir une cause aussi mal connue qu’une diarrhée mal suivie », avertit Pr Abdou Niang..

« Tous les dialysés ne seront pas transplantables »
Concernant la transplantation rénale, le néphrologue note que « la transplantation pourrait prendre des malades qui devraient être en dialyse pour une greffe rénale. La greffe offre une meilleure qualité de vie, de survie. Mais il faut prendre en compte une partie plus faible par rapport à la dialyse ». Ce qui veut dire, d’après Pr Abdou Niang, que si on oriente la communication vers le fait que la transplantation va régler les problèmes, on risque d’avoir des problèmes.

« Malheureusement tous les dialysés ne seront pas transplantables. Donc, la véritable solution, ce n’est pas dans la transplantation mais la prévention », a-t-il prescrit. Il conclut : « Au Sénégal, on voit des dialysés pendant quinze ans et dans le monde, il y a 20 au plus. Le problème ne se pose pas sur ce type de population. Par contre, ceux qui ont une insuffisance rénale chronique au stade de dialyse et qui n’ont pas accès meurent à près de 90% dans un délai de moins de 6 à 12 mois ».

 

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