Cambodge: Le procès des Khmers rouges énerve le premier ministre

 

Le tribunal pénal international créé en 2006 pour juger les responsables des crimes du régime sanguinaire des Khmers rouges n’a pour l’instant condamné que trois personnes. Ce mardi, le juge d’instruction international Mark Harmon a inculpé deux anciens cadres du régime qui a fait deux millions de morts, soit un quart de la population du Cambodge: un ancien officier de marine et un responsable local.

Cette inculpation «pour crimes contre l’humanité et homicide» a fait sortir de ses gonds le premier ministre cambodgien, Hun Sen, qui est lui-même un ancien commandant de second rang de la dictature de Pol Pot.

Le chef du gouvernement a estimé que la poursuite de ces fonctionnaires «allait presque trop loin» et pourrait provoquer une guerre civile.Le tribunal, critiqué pour ses lenteurs, a condamné à la perpétuité Douch, de son vrai nom Kaing Guek Eav, chef de la prison de Phnom Penh S-21, où 15’000 personnes ont été torturées avant d’être exécutées. Deux anciens dirigeants ont aussi été condamnés en août à la prison à vie pour crimes contre l’humanité. Ils font actuellement l’objet d’un second procès consacré au génocide des Vietnamiens et de la minorité musulmane des Chams, aux mariages forcés et aux viols commis dans ce cadre.

(24 heures)