République tchèque: Le «racisme» envers les enfants roms dénoncé

 

En se joignant aux critiques formulées notamment par l’Union européenne, Amnesty affirme que les enfants roms «sont victimes de discrimination quotidienne et de la ségrégation dans les écoles, en raison d’une incapacité de longue date du gouvernement tchèque à faire face aux préjugés, profondément ancrés dans le système d’éducation».

«Il faut appeler les choses par leur nom: c’est du racisme pur et simple», a déclaré dans le rapport le secrétaire général d’AI, Salil Shetty.

«Les enfants roms font l’objet de ségrégation dans l’Education nationale, avec des classes, des bâtiments et des écoles séparés. Ils sont même placés dans des écoles pour des handicapés mentaux légers », a souligné AI en affirmant que près d’un tiers des enfants dans ce type d’établissement en République tchèque sont des Roms.

«Ceux dans les écoles ethniquement mixtes sont victimes d’intimidation et de harcèlement», a ajouté l’organisation.

Membre de l’UE depuis 2004, ce pays de 10,5 millions d’habitants a une minorité rom estimée entre 250’000 et 300’000 personnes. Mais, selon le dernier recensement de 2011, seulement 5000 ont indiqué être des Roms, alors que 7000 autres se sont définis comme tchèque et rom.

Mettre un terme à la ségrégation

Durement touchés par la pauvreté, le chômage et autres problèmes sociaux, les Roms se situent parmi les citoyens les plus démunis de l’UE.

«En échouant depuis des années à gérer correctement cette question, le gouvernement tchèque viole non seulement les lois de l’Union européenne et les droits de l’Homme, mais il restreint aussi les chances d’une vie normale aux dizaines de milliers de ses citoyens», a ajouté M. Shetty.

Le ministre tchèque des droits de l’Homme Jiri Dienstbier a déclaré jeudi à l’AFP que son gouvernement avait un programme d’intégration des Roms, conçu de façon à répondre aux préoccupations exprimées dans le rapport d’AI. Son ministère, a-t-il dit, avait «recommandé des mesures législatives et autres pour mettre un terme à la ségrégation dans les écoles tchèques».

Le ministère de l’Education a indiqué de son côté qu’une législation adoptée en février avait introduit «des mesures de soutien pour tous les élèves défavorisés» et des contrôles réguliers des placements d’élèves dans les écoles.

Le rapport d’Amnesty International souligne toutefois que ces dispositions restent sur le papier, faute d’instruments de leur application.

(afp)