Derrière les tweets de Barack Obama

Comment apporter spontanéité et fraicheur à une des fonctions les plus formatées dans ses moindre détails? C’est sur cette question que planchent les 20 personnes en charge de la communication en ligne de Barack Obama, qui vient par ailleurs d’annoncer sur Twitter l’ouverture de sa page Facebook.

Le New York Times, qui consacre un article à cette équipe, relève que les réseaux sociaux ont largement contribué aux deux élections successives de Barack Obama, permettant au jeune président de se faire connaître très tôt auprès d’un grand nombre d’Américains pas nécessairement politisés, et notamment auprès des jeunes.

D’où l’investissement massif dans cette présence en ligne, aujourd’hui plus efficace que les communiqués de presse «traditionnels». Ces 20 personnes menées par Jason Goldman, 39 ans et ancien employé de Twitter, travaillent à temps plein à l’«identité» de Barack Obama sur Instagram, YouTube, Twitter (et désormais Facebook, donc).

«Cool horloge, Ahmed»

Entres autres missions, celle de tweeter en direct les discours présidentiels et de guetter le sujet d’actualité qui mériteraient une réponse appropriée (infographie, vidéo, tweet) avant de la concevoir pour ce dernier – en obtenant son accord.

Par exemple, ils sont responsables de la réponse à Ahmed, l’élève de 13 ans qui avait amené à son école texane une horloge prise pour une bombe. L’événement avait provoqué un tollé aux Etats-Unis, et Barack Obama avait twitté le jour même une invitation très «décontractée» à la Maison Blanche: «Cool horloge, Ahmed. Tu veux l’amener à la Maison Blanche? On devrait inciter plus d’enfants comme toi à aimer les sciences, c’est ce qui fait la grandeur de l’Amérique». A-t-il lui-même écrit le tweet? Le New York Times n’a pas obtenu de confirmation.

Même procédé en ce qui concerne le commentaire laissé par Barack Obama sur la page Facebook du blog de l’influent photographe Brandon Stanton ,«Humans Of New York». L’équipe s’est servie de clichés pris en Iran pour promouvoir l’agenda présidentiel.

«Non au guacamole aux pois»

Cette stratégie permet aussi au président d’avoir l’air plus accessible. Selfie stick en Alaska ou avis sur une recette de guacamole: finalement, Obama est un peu «Mr. Tout Le Monde», à en croire son compte Twitter. Ci-dessous: «Respect au New York Times, mais je refuse les pois dans le guacamole. oignions, ail, pimets. classique».

Selon les mots de la numéro 2 Kori Schulman, qui fait partie de l’équipe digitale depuis 2009, l’idée est «d’apporter la voix de Barack Obama directement aux gens. C’est un équilibre entre les priorités du président et (…) l’opportunité de participer aux conversations qui se passent en ligne (…)».

Une question demeure. Sachant tout cela, l’électeur de 2015 ne préfèrera-t-il pas un président moins présent sur le web mais plus authentique? Rien n’est moins sûr, à en croire l’énergie investie par les candidats républicains et démocrates à faire parler d’eux sur le web plus d’un an avant les élections. (nxp)