Tambacounda : 49% d’enfants nés à Néttéboulou ne sont pas déclarés à la naissance

 

 

Le mariage des enfants ne constitue la seule violation des droits de ces enfants. A côté de ce phénomène, il y a d’autres qui portent atteinte au bien être de l’enfant. Mor Talla Tine Préfet de Tambacounda a fait cas de l’excision, qui malgré les campagnes de sensibilisation, les déclarations d’abandon continue d’être une pratique observée dans certaines localités du département.

La lancinante question de l’état civil a refait surface pendant la cérémonie de plaidoyer en faveur de l’abandon du mariage des enfants. A ce jour, il y a encore des parents négligeant qui n’on toujours pas le réflexe de déclarer leurs enfants à la naissance. Ce qui selon le Préfet Mor Talla Tine pose énormément de problèmes. Et d’ailleurs pendant l’année 2015, c’est plus de 6 milles jugements qui ont été traités au tribunal d’instance de Tambacounda.

Néttéboulou tire le département vers le rouge

C’est dire que certaines collectivités territoriales trainent encore le pas. Et à ce niveau il y a beaucoup d’efforts à faire souligne le Préfet. Il s’agit notamment de la commune de Néttéboulou qui cette année a enregistré un taux moyen d’enregistrement des naissances de 51%. C’est-à-dire que sur 100 enfants nés dans cette commune, les 49 n’ont pas été déclarés à la naissance. «  Ce qui est inadmissible au 21e siècle », fulmine le Préfet Tine.

Selon lui, il est impossible de prétexter l’éloignement des communautés au centre d’état civil de cette collectivité territoriale. On ne peut également pas aussi prétexter de l’absence de cahier de village encore moins de l’absence de moyens de transport. Il faut donc aller dans le sens de contraindre les parents à s’acquitter de leur obligation vis-à-vis de leurs enfants. Dans ce dossier, c’est toute la responsabilité de la communauté qui est engagée. Le chef de village, le directeur d’école, le délégué de quartier, l’ICP (Infirmier Chef de Poste) et d’autres acteurs qui eux aussi ont un rôle primordial à jouer dans le cadre de l’amélioration des performances en matière de déclaration des naissances.

Le préfet de se félicite tout de même de l’engagement des collectivités territoriales dans l’accompagnement l’Etat dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de protection de l’enfant, à travers le renforcement des moyens des centres d’état civil, le renforcement de capacités des acteurs à la base. Il a également fait cas du partenariat entre l’UNICEF et l’ARD (Agence Régionale de Développement) de Tambacounda, pour faire en sorte que le concept « collectivités territoriales amies des enfants » soit une réalité. C’est-à-dire qu’au-delà du plaidoyer, des actions de sensibilisation, il faudrait que dans le cadre de la programmation budgétaire, que ces collectivités intègrent les préoccupations des enfants. En initiant la mise en place d’un conseil municipal des enfants, qui est consulté dans le cadre du processus d’élaboration du budget pour la prise en charge de ses préoccupations. Une rencontre est en vue, selon le Préfet pour permettre aux collectivités territoriales, d’accompagner les actions de l’Etat.

Mention spéciale à la commune de Niani Toucouleur

En matière d’enregistrement à la naissance, le département de Tambacounda a enregistré en 2016 un taux de 80% contre 78% en 2015. Contrairement en 2013 année de référence, le département était à 60%. Alors là où Néttéboulou est à 51%, la commune de Niani Toucouleur est passée de 42% en 2015 à 97% en 2016 soit un gain de 55 points. Cette bonne performance est fruit de l’engagement du Maire de cette commune Seydou Bâ et toute la population.

Ansoumana SADIO/www.Tambacounda.Info/