[LA CHOUETTE DE MINERVE 16] Encore les politiciens!

 

A Tambacounda, ils ont encore étalé l’étendue de leur intelligence machiavélique et leur propension à utiliser du «bétail électoral» pour parvenir à leurs fins. Saufs deux d’entre eux qui étaient les absents les plus présents, le reste de la horde de responsables ont encore produit un spectacle insipide, et à la limite affligeant, transporter et aller exposer des jeunes et des femmes sous les chapes de plomb d’un soleil peu clément.

Tout ce qui importe pour ces hommes politiques de la mouvance présidentielle à Tambacounda, c’est uniquement des strapontins si ce ne sont des prébendes politiques. Ils en ont peut-être le droit, mais, de là à considérer les populations laborieuses, et qui semblent se plaire dans ça, comme du bétail électoral, il y a de quoi bien fouetter un chat.

Ils auraient dû rivaliser en imagination créatrice et en lobbying pour ôter les jeunes des griffes de l’oisiveté, du parasitisme et du désœuvrement. Ils auraient dû se battre pour que l’autonomisation tant chantée de la femme puissent se traduire en réalité. Ils auraient sué à grosses gouttes pour que la région naturelle du Sénégal Oriental puisse devenir le second pôle de développement économique et social du pays pour plusieurs raisons qui militent en sa faveur. Ils auraient dû se tirer «dans les pattes» pour que le sport de Tambacounda puisse se hisser dans l’élite. Ils auraient pu mettre en œuvre tout ce que la loi autorise pour que nos enfants puissent fréquenter les meilleures écoles, que des instituts de formation supérieure et l’université du Sénégal Oriental puissent enfin sortir de terre. Ils auraient pu, ils auraient pu, hélas, que dalle…

Le président Macky Sall est arrivé à Tambacounda le vendredi 16 mars 2018. Les véreux politiciens n’ont encore rien trouvé de sérieux à proposer que d’exposer sous le soleil ardent des jeunes et des femmes, avec un spectacle ignominieux et dégoûtant.

Les jeunes de la mouvance du député maire Mame Balla Lô au premier plan avec des pancartes sur lesquelles l’on pouvait entre autres énormités, lire « rendez-nous notre mandature », suffisamment évocateur non?

Mame Balla Lo est dans une logique de mandature pour préparer sa réélection peut être à la mairie où nous aimerions bien voir d’ailleurs ses éléments de bilan d’un quinquennat. J’aurai applaudi des mains et des pieds s’il posait l’épineuse problématique des producteurs, des enseignants avec nos enfants qui ont déjà perdu beaucoup de temps, le problème du chemin de fer chanté sous tous les toits, la baisse du coût de l’électricité qui asphyxie les populations rurales, l’organisation et l’encadrement des jeunes en de véritables entrepreneurs agricoles mais, des choses peu utiles du genre à faire chanter et danser sous le chaud soleil de pauvres citoyens, il y a, à mon humble avis, une barrière à ne plus franchir.

Combien Mame Balla Lô, Mamadou Kassé ou encore Papa Banda Dièye ont déboursé pour ce spectacle pour voir le président Macky Sall arriver, descendre la vitre de son véhicule lever la main, serrer seulement celle du docteur Salif Samba Diallo qui, lui, n’a pas fait dans le folklore et l’agitation ?

Il y a vraiment de quoi poser le débat à Tambacounda. Notre région ne fait pas le tiers de l’électorat du seul département de Pikine, et nos hommes politiques peinent à s’entendre sur l’essentiel, le développement social et économique d’une région dont les populations ont tant souffert.

Tambacounda en a marre.

Ousmane DIA.