Plusieurs délits sont commis par ignorance à Tambacounda

Ndour

Tambacounda.info a rencontré le Commissaire Ndour, nouveau patron de la police de Tambacounda. Jeune, calme, posé, le commissaire Ndour à la réputation d'avoir une attitude tournée vers le dialogue et de faire beaucoup de prévention envers la population de Tamba. Plusieurs jeunes et adultes nous ont fait part de sa capacité d'écoute et disponibilité afin de créer une proximité entre la police et les populations. Entretien…

Depuis quand êtes-vous à la tête du commissariat de Tamba ?
 
J’ai pris service à la tête du  Commissariat de Tambacounda au mois de février de l’année 2006, soit depuis un an. Auparavant, j’étais en mission en Côte d’Ivoire pour le compte des Nations Unies.

Quel était le niveau de sécurité de la commune à votre arrivée ?

A mon arrivée, il y avait une insécurité grandissante, assez importante avec des braquages et de fréquents cambriolages. Aujourd’hui, grâce aux actions entreprises, il faut reconnaître que le niveau de délinquance a beaucoup baissé.

Quels sont les problèmes majeurs que la police de Tamba est amenée à résoudre ?

Comme toutes les polices des grandes villes, la police de Tamba traite tous genres de problèmes. En raison de sa position géographique qui l’ouvre sur plusieurs frontières, notre région n’est pas à l’abri d’agissements qui peuvent conduire à des problèmes sécuritaires très sérieux. Pour ce qui nous concerne, à notre arrivée à la tête du commissariat, nous recevions beaucoup de récriminations de personnes victimes d’actes très graves de la part de malfaiteurs (cambriolages, vols avec violences, agressions etc.) mais depuis un certain temps avec une présence plus accrue, des patrouilles fréquentes et le démantèlement de plusieurs bandes, on a noté une baisse notoire de la grande délinquance et aujourd’hui, il nous arrive de rester des mois sans recevoir de déclaration d’infraction liée à cette grande délinquance. Donc actuellement, la majeure partie des problèmes que nous traitons est liée à la petite délinquance.

Combien d’hommes compte la police de Tambacounda ?

Il n’est pas très recommandé de donner l’effectif d’un service de sécurité, mais il faut tout simplement savoir que le Commissariat de Tamba, même s’il parvient à faire face au problème sécuritaire de la ville, gagnerait tout de même à être renforcé en personnel.

Votre regard sur Tamba a-t-il changé avec votre expérience professionnelle et personnelle dans cette commune ?

Beaucoup. En vérité sur le plan professionnel, avant les gens assimilaient une affectation à Tamba à une sanction. Je dois dire que maintenant au niveau de la police, c’est l’opinion contraire qui prévaut. On considère une affectation à Tamba comme une marque de confiance de l’autorité. Pour ma part, j’ai beaucoup appris ici sur le plan professionnel, car dans le travail du policier à Tamba il faut beaucoup expliquer étant donné que plusieurs délits sont commis par ignorance.
D’un point de vue personnel, toutes les appréhensions que j’avais en venant ici (notamment la rigueur climatique et la distance par rapport à Dakar) ont été battues en brèche par la simplicité des populations, leur caractère humain, leur sociabilité, leur cordialité et leur respect du prochain : des qualités que l’on rencontre difficilement à Dakar d’où je viens. Ici je suis parfaitement intégré. Je ne sais si c’est moi qui ai adopté Tamba ou si c’est Tamba qui m’a adopté mais je me sens chez moi à Tamba.

Dans les grandes lignes, quelles consignes et stratégies ont été adoptées pour assurer la sécurité des candidats et de la population durant la campagne électorale?

La campagne électorale est l’occasion des grands rassemblements mais aussi des visites de grandes personnalités.  Nous avons à cette occasion mis en place un dispositif sécuritaire stationné au Commissariat et prêt à l’emploi en cas de besoin pour assurer la sécurité de toutes les personnes. Ce dispositif reste discret car une présence trop visible pourrait faire peur ou dissuader certaines personnes désireuses de prendre part aux manifestations. C’est pourquoi nous restons cantonnés dans notre service pour n’agir qu’en cas de nécessité, de danger, de trouble grave de l’ordre public ou à la requête des organisateurs.

Avez-vous reçu des équipements ou renforts spéciaux pour la campagne et estimez-vous avoir les moyens nécessaires pour assurer votre mission particulière à la tenue des élections ?

A chaque scrutin, la police reçoit un renfort suffisant en moyen matériel et humain. C’est  le cas pour ces élections également. Au plan sécuritaire, je pense que nous pouvons accomplir correctement notre mission.

Avez-vous un message que vous aimeriez faire passer aux Tambacoundois par le biais de tambacounda.info ?

Oui. D’abord, je leur demande d’avoir une autre vision de la police qui est une structure de protection des citoyens et de leurs biens et de ce fait participe et  reste à la base du développement du pays en permettant à chaque citoyen de vaquer à ses occupations en toute quiétude: l’aspect répression n’entre en jeu que s’il n’y a pas d’autres moyens pour faire face à une situation ou pour réparer un tort causé à autrui.
 
Ensuite, je leur demande de s’approprier leur police et de se rapprocher davantage d’elle (cela nous encouragerait réellement). Ils ont le devoir de s’impliquer dans la sécurisation de leur ville en dénonçant à la police (même dans l’anonymat) tout acte ou activité délictuel dans leur quartier (trafiquants de drogue, association de malfaiteurs, réseau de contrebande etc.) au numéro suivants : 981 10 11 ou le 17

Propos recueillis par tambacounda.info