Par Boubacar Dembo Tamba / Tambacounda.info /

Fervent mouride, adepte de Sérigne Fallou dont son fils aîné d’environ une saison et demie porte le nom, Ass a tenté à quatre reprise l’aventure sans succès. Il a une fois foulé le sol Madrilène et une autre celui la république Tchèque où il a atterri par avion. Là aussi, ce fut peine perdue. Deux fois de suite, piqué par l’on ne sait quelle mouche, au péril de sa vie, il a également tenté l’odyssée par la voie maritime avec les embarcations de fortune, mais les portes de l’Italie où vivent deux de ses frères sont demeurée bouclées. Ass Diaw perdra dans cet entêtement une dizaine de millions de nos francs. « J'ai compris qu’il était possible de tenter quelque chose ici et réussir » nous lancera-t-il avec un air moqueur.
Ass Diaw s’investit alors dans le commerce et parvient à mettre en place deux grandes quincailleries, l’une au marché de Quinzambougou et l’autre à Kédougou pour anticiper sur la vocation minière de cette région qui prend forme. Comme il ne manque guère de cordes à son arc, il explore le créneau de l’élevage de petits ruminants avec le croisement d’espèces très prisées et fait aussi dans l’aviculture. « Je remercie le bon Dieu de m’avoir guidé sur ce chemin, car je me suis rendu compte que j’avais perdu et de mon temps et de l’argent avec cette histoire d’émigration. Je gagne bien ma vie et n’ai rien à envier à mes frères qui sont en Italie ». Avec une bonne dose d’humour, Ass laissera entendre qu’il a même refusé un visa pour le pays de Berlusconi que lui aurait procuré son frère. Présentement, il multiplie les initiatives en faisant dans l’importation de grosses cylindrées en provenance du Mali voisin. « Traverser la Méditerranée ne procure guère un certificat de réussite. Il y a ici des initiatives porteuses, il suffit d’y croire » assurera le « clandestin » repenti.

Ass Diaw et une paire de béliers qu'il élève