Tambacounda: ouverture du 4-ème congrès du Mouvement national des policiers à la retraite

Le Mouvement national des policiers à la retraite a ouvert, samedi, à Tambacounda, son 4-ème congrès annuel, qu’il a placé sous le signe du “déclic” par rapport à ses doléances concernant notamment le statut des policiers retraités à l’âge de 52 ans.

‘’Aujourd’hui, Tamba sera le déclic de ce que nous demandons’’, a d’emblée lancé le président du Mouvement, Cheikhna Keïta, lors de la cérémonie d’ouverture organisée au centre de formation en santé de Tambacounda. Avec comme marraine la députée libérale Aïda Mbodj, cette rencontre, dont l’ouverture a été présidée par l’adjoint au gouverneur Moustapha Diaw, regroupe des participants venus des régions de Fatick, Dakar, Kaffrine, Matam Thiès, Diourbel, Sédhiou, qui se sont joints à leurs camarades de Tambacounda. Selon lui, ‘’en 2002, au moment” ils où devaient “prendre la retraite à 52 ans avec l’ancien statut”, ils ont été “maintenus comme quoi il y a eu une loi qui a été votée, prolongeant la retraite à 60 ans pour l’ensemble des fonctionnaires’’. ‘’Il nous fallait attendre, a-t-il poursuivi, parce que dans la police les gradés partent à un âge supérieur aux subalternes que nous étions’’.  ‘’Trois ans après, M. Abdoulaye Wade, président de la République (d’alors) prend un décret et nous met à la retraite à 55 ans’’, continue le policier à la retraite. Il a souligné que bien que le nouveau statut arrête la retraite à 55 ans, à son entrée en vigueur, il ‘’laisse en rade’’ les agents qui étaient concernés. ‘’Mais où est-ce que nous sommes : à l’ancien statut ou au nouveau ? ‘’, s’est-il interrogé, avant d’ajouter : ‘’Nous demandons à être rétablis dans nos droits’’. Comme autre doléance, les policiers à la retraite veulent que leur soit appliquée la pension militaire, conformément à la Loi 70-05 du 18 février 1970, en lieu et place de la ‘’pension civile d’ancienneté qui n’existe pas au Sénégal’’. La revalorisation de la pension des anciens qui ont pris la retraite avec l’ancien statut, à la hauteur du nouveau statut est aussi une préoccupation. Certains d’entre eux sont partis à la retraite à 52 ans, d’autres à 55 ans, a relevé Cheikhna Keïta, estimant qu’ils doivent voir leur indice de grade revalorisé comme ce fut le cas en 1960 lors du passage du statut colonial au statut rénové. Le Mouvement veut en outre la réintégration de la police municipale dans le corps de la police, terme qu’il préfère à celui d’admission, utilisé par la loi de 1987, devenue caduque, parce qu’abrogée. ‘’C’est la réintégration qui s’impose, ces gens doivent être réintégrés. Nous avons été arbitrairement radiés’’, a-t-il martelé, notant que certains sont revenus cinq mois plus tard, mais d’autres moins chanceux, ‘’sont restés sept ans dans le calvaire’’. ‘’Nous demandons aujourd’hui leur réintégration et leur indemnisation, c’est une force de loi’’, a dit M. Keïta, non sans indiquer que saisi à ce propos, le médiateur Serigne Diop avait fait valoir que tous ceux qui ont pris la retraite à 52 ans, doivent être pris en compte dans le nouveau statut. ‘’Au sortir de ce congrès, nous allons faire de ce dossier judiciaire d’abord, et politique ensuite’’, a-t-il promis, annonçant qu’une proposition sera faite dans ce sens aux congressistes. Il a, cependant, précisé qu’il ne sera pas question de donner une consigne pour soutenir tel ou tel parti. Il avait dans un premier temps annoncé l’organisation d’une marche avant de se rétracter sur demande de la marraine Aïda Mbodji, qui leur a conseillé de se rapprocher plutôt de leur ministre de tutelle pour des discussions. A son niveau, Aïda Mbodji a promis d’introduire une question d’actualité sur le sujet à l’Assemblée nationale, notant qu’elle s’en est ouverte au ministre de l’Intérieur qui y est favorable. ‘’Posez-la, ça va nous permettre de bouger’’, lui a-t-elle répondu, rapporte la présidente de la commission communication et culture de l’Assemblée nationale.  Le président du Mouvement national des policiers à la retraite, a toutefois remercié le président de la République, pour avoir cédé aux policiers retraités les logements qu’ils occupent dans les cités de police. Il a souhaité que ces policiers se voient délivrer des ‘’permis d’occuper définitifs’’ et que la surface restante soit morcelée et distribuée à des policiers retraités et en activité.

 

APS /