Forum des artisans à Tambacounda : « L’artisanat est méconnu du public », selon le Dg de l’Apda

Manque de financement, formation, traque sans merci des services forestiers sont les principaux maux dont souffre l’artisanat à Tambacounda. Les artisans de la région orientale l’ont signifié au cours d’un forum tenu au conseil régional au Directeur Général de l’Agence pour la promotion et le développement de l’Artisanat, Ibra Ndiaye. Ce dernier s’est confié à Tambacounda.info. Entretien..

Tambacounda.info : Monsieur Ibra Ndiaye, vous êtes le Directeur Général de l’Agence pour la promotion et le développement de l’Artisanat. Il y a eu un forum qui s’est tenu à la salle du conseil régional de Tambacounda. Forum auquel vous avez pris part. Beaucoup de problèmes ont été soulevés par les artisans : financements, coopératives agricoles, formations, produits et puis la mutuelle. Quelles sont les réponses que vous apportez face à ces problèmes ?

M. Ibra Ndiaye: J’étais venu pour une caravane nationale de l’artisanat à Tambacounda. J’ai donc pensé nécessaire d’organiser un forum avec les artisans. J’ai commencé par Tambacounda. Ce que je compte reproduire à travers les 14 régions du Sénégal. L’objectif de ce forum : c’était de venir et d’écouter les artisans pour qu’ils nous soulignent d’abord leurs problèmes. De notre coté, nous allons répertorier tous les problèmes et y mettre le nécessaire pour transmettre ça au gouvernement de Macky Sall pour trouver des solutions par rapport à ces problèmes. Vous savez, l’objectif de l’agence pour la promotion et le développement de l’artisanat ; c’est former et d’informer mais ensuite créer des entreprises artisanales. Nous allons donc nous battre pour ça. J’étais donc venu en tant que directeur général. J’ai pris fonction, il y a de cela un mois. Je me suis dit que le mieux c’est de descendre sur le terrain, répertorier tous les problèmes. Ce qui s’est passé, est que l’artisanat est méconnu du public. Parce que chaque fois qu’on parle d’artisanat, on constate que c’est de l’artisanat d’art alors que l’artisanat d’art ne représente que 13 pour cent. Il va falloir qu’on se batte au moins que les sénégalais sachent que l’artisanat concerne la menuiserie, la mécanique, la maçonnerie. Voilà donc un secteur, c’est presque 85 pour cent des effectifs. Tamba est très bien placé du point de vue géographique par rapport à la nature. Nous pouvons donc développer ce secteur. Le président de la république Macky Sall l’a dit et il a encore affirmé, en mettant en place un ministère chargé exclusivement à la formation professionnelle de l’artisanat et l’apprentissage. Cela veut dire qu’il veut au moins pousser ce secteur à se développe davantage. Il l’a dit. A partir de l’agriculture, nous pouvons développer ce pays en se fondant sur l’artisanat. C’est pourquoi donc, nous avons donc jugé nécessaire de descendre sur le terrain, de rencontrer les citoyens et mais aussi de discuter avec eux pour au moins connaitre tous les problèmes et ensuite essayer d’apporter des solutions par rapport à ces problèmes.

Après avoir écouté les artisans, quels sont les maux que vous avez décelés pour l’artisanat de manière générale ?

J’ai constaté qu’ils ont des problèmes de moyens. Ils ont parlé par exemple du bois. Le bois est introuvable. Beaucoup de problèmes, tels que les financements et la formation. Il va falloir qu’on les forme sur ce plan là. Ils doivent meme etre informés. Là, c’est un problème majeur. Il faudrait mettre en place une structure. Ils n’ont pas de mutuelle. Nous allons nous battre pour que cette mutuelle puisse fonctionner comme il le faut. Et ensuite, nous allons à partir du fonds de Garantie des investissements prioritaires (GIP) que le Président de la République a jugé nécessaire de mettre en place, leur donner des financements pour qu’ils puissent se développer aussi. Je pense que nous allons lutter pour que ce secteur aille de l’avant.

Il y a un problème de débouchés même si la question n’a pas soulignée. L’artisanat à Tambacounda a un problème de débouchés. Est-ce que vous avez un volet qui s’en occupe ?

Effectivement ! Je l’ai toujours dit la direction de l’artisanat, c’est une structure de l’Etat. Elle définit la politique artisanale de l’Etat mais l’Apda en tant qu’agence d’exécution, nous sommes obligés donc de descendre sur le terrain et d’appliquer la politique gouvernementale en ce qui concerne l’artisanat. Je pense qu’à ce niveau là et à l’état actuel, nous avons à l’état actuel trois projets et programmes que nous comptons mettre en place pour 2013. Ce sont des projets qui vont prendre en charge l’ensemble des revendications mais aussi des préoccupations des artisans.

 

Assane Diallo / Tambacounda.info /