Le village de Diénoudiala, sis dans le parc national Niokolo Koba, est plongé depuis samedi dernier, dans une profonde consternation. La raison : la mort de trois des leurs (Ibrahima Mané, Sidy Diallo et Thierno Diallo Fréya), originaires des villages de Maréva et Bantancountou. Ils auraient été abattus par des « agents dudit Parc ». Leurs proches réclament leurs corps introuvables.

Implanté au cœur du parc national Niokolo Koba qui renferme plus de 1 000 espèces animalières, le village de Diénoudiala, situé sur la route nationale n°6 à 92 Kilomètres de Tambacounda (communauté rurale de Dialacoto), est partagé depuis samedi dernier entre consternation et inquiétude. Rencontrés ce jour-là vers 16heures, sous un arbre à palabres, les populations de ce patelin et leurs voisins des villages environnants cogitent sous une vive tension. Le mot d’ordre, dépêcher un groupe de volontaires dans les profondeurs du parc, à la recherche des corps des trois victimes qui s’y étaient rendues pour une partie de chasse. Ces victimes présentées comme des braconniers et dont les corps n’ont pas été retrouvés, ont été identifiés comme étant Ibrahima Mané (38 ans), marié à deux épouses dont la deuxième femme nommée Korka Diallo en état de grossesse très avancé, père de dix enfants et domicilié le village de Maréva. Thierno Diallo dit Fréya (38 ans) marié à une épouse et père de deux enfants et Sidy Diallo alias Boubacar (32 ans) habitent tous le village de Bantancountou.
Sur les circonstances encore nébuleuses de la mort de ces trois « braconniers », leurs proches très remontés contre les agents du Parc Niokolo Koba, les ont explicitement accusés de meurtre. D’autres, plus catégoriques, parlent d’homicide prémédité et froidement perpétré. Dans la même veine, ils ont argué qu’Ibrahima Mané, Thierno Diallo dit Fréya et Sidy Diallo dit Boubacar avaient été surpris par les gardes forestiers, au cœur du parc, au moment où ils dépeçaient un animal koba, qu’ils venaient d’abattre. Avisés de ce drame, les habitants des villages de Maréva, Bantancountou et environs ont alerté les gendarmes de la zone, sommés de retrouver les auteurs de ces crimes qu’ils ont qualifiés de crapuleux.
Un sentiment qui a renforcé la colère de ces habitants. C’est dans ce contexte tendu que le commandant de la compagnie de la gendarmerie de Tambacounda et celui de la brigade de Dialacoto, accompagné d’un commando composé d’une dizaine d’éléments de l’escadron territorial fortement armés, ont débarqué au village de Diénoudiala. Après concertations avec les gendarmes, les populations des différents villages de cette communauté rurale ont réclamé justice et la restitution des trois corps sans vie dans les plus brefs délais. C’est alors que les pandores ont embarqué un groupe de villageois à bord de leurs véhicules vers les profondeurs du parc, afin de localiser la scène du drame. Après quatre heures de recherches dans la forêt, aucun des trois corps sans vie des braconniers n’a été retrouvé. Les deux parties ont convenu de reprendre les recherches. Joint au téléphone, le patron des gardes du Parc M Sidibé n’a pas souhaité se prononcé sur cette affaire.
Ousseynou Diallo / Tambacounda.info /