Située à environs quatre vingt dix kilomètres de Kédougou, la communauté rurale de Khossanto cherche à sa voie dans le domaine du développement. Depuis le dernier redécoupage administratif ayant érigé Sabodala en communauté rurale et sous préfecture, les nouvelles autorités de la dite collectivité locale qui n’entre plus, comme au préalable, dans les bonnes grâces des compagnies minières, multiplient les initiatives pour le plein épanouissement de leurs administrés.
« Quand vous tuez deux à trois bœufs à Khossanto, avant la fin de la journée, vous ne trouvez plus de viande. Il ya de cela quelques années, un seul bœuf pouvait faire deux jours » soulignera d’entrée de jeu le président du conseil rural de Khossanto pour dire que maintenant dans sa collectivité, et malgré le fait que Sabodala soit érigé en sous préfecture et arrondissement, le niveau de vie s’est nettement amélioré. Moussa Cissokho expliquera cette performance par le fait que le Plan de Développement Local de la communauté rurale est correctement mis en œuvre. Ce qui selon lui, se traduit par un bon nombre de réalisations dans tous les domaines prioritaires.
« Nous avons régulièrement réhabilité et construits des salles de classes, tout comme distribué tous les ans des fournitures scolaires. D’ailleurs, nos efforts dans le secteur de l’éducation sont salués par l’inspection d’académie qui nous a primé, nous sommes la seule communauté rurale de la région de Kédougou à être récompensée » expliquera le président Cissokho avant d’ajouter que Khossanto « est aussi la seule communauté rurale à mettre en œuvre un budget participatif ».
Dans les villages de Mandancoly, Médina Bérola, Tako Madi ou encore Diégoune et Diakhaly, les populations indiquent avec une note de fierté les infrastructures de santé, essentiellement des cases de santé construites et équipées et dotées chaque année en médicaments. Des forages sortent de terre, quatre au total avec un cinquième en cours de réalisation dans le chef lieu de communauté rural pour transcender l’épineuse problématique d’accès à l’eau potable.
Les femmes laisseront entendre avoir plus de temps maintenant à s’occuper d’activités génératrices de revenus avec les moulins mis à leur disposition et par le conseil rural, et par la compagnie Randgold. Les jeunes ne sont pas en reste, eux qui soutiendront bénéficier tous les ans de tournois et d’équipements sportifs, de subventions t ils visent maintenant un programme cohérent de formation professionnelle liées aux spécificités de la zone, l’agriculture et les mines.
« Nous parvenons à réaliser tout cela avec un budget qui tourne en deçà de 100 millions. Les populations ont compris l’intérêt qu’elles ont à payer la taxe rurale que nous ne peinons pas à collecter à 100% » dira le très respecté président du conseil rural qui mouille le maillot pour multiplier les sources de recettes avec l’orpaillage qui s’y développe et les lotissements envisagés.
L’ENCLAVEMENT INTERNE, LE NON ALIGNEMENT OU LOTISSEMENT, LES ETERNELS CASSE -TETE CHINOIS
Le village de Diakhaly est sur le point de perdre un important poste de santé que la coopération chinoise devait y construire faute de route. Khossanto-DIakhaly est en lambeaux, et en période d’hivernage les populations broient du noir, elles qui restent coupées du reste du pays. La compagnie Sabodala Gold Opérations a voulu reconstruire cette piste mais, si l’on en croit un des responsables du département communautaire de cette entreprise, elle s’est heurtée à une opposition des services forestiers qui leur auraient signifié les efforts à faire pour la réhabilitation des dégâts causés sur la faune et la flore.
Khossanto-Kéniékéniékoto, 32km, Diakhaly-Tourokhoto en passant par Diégoune, Khossanto-Douta en passant par Sambarabougou tout comme la route principale Bembou-Sabodala méritent une bonne cure de jouvence.
L’autre grosse épine plantée dans les pieds des populations, demeure le non alignement ou lotissement de certains villages très peuplés du fait de l’orpaillage. Les importantes activités commerciales qui s’y déroulent font que les constructions anarchiques se multiplient, « et quand un incendie se déclare, les ravages sont énormes » nous a confié Moussa Cissokho qui regrettera que jusqu’ici, sa communauté rurale, comme toutes les autres collectivités locales de la région de Kédougou n’aient pu bénéficier du moindre centime du fonds de péréquation et d’appui aux collectivités locales institué par décret présidentiel depuis 2009.
Boubacar Dembo Tamba / Tambacounda.info /