Tambacounda : atelier sur l’organisation des comités villageois riverains de massifs forestiers

Les services des eaux et forêts, l’Union des exploitants forestiers et des programmes intervenant dans la gestion des ressources naturelles, ont entamé mardi à Tambacounda, un atelier de quatre jours, destiné à évaluer et améliorer l’apport de plus de 300 comités villageois mis en place autour de huit massifs forestiers.

L’objectif de la rencontre est de faire profiter les populations locales des retombées de l’exploitation du bois d’énergie. Le Projet de gestion durable et participative des énergies traditionnelles et de substitution (PROGEDE 2) a appuyé à la mise en place de 305 comités villageois et huit comités inter-villageois autour de huit massifs forestiers aménagés, à travers la sensibilisation et le conseil à l’organisation, indique un document d’évaluation du modèle d’organisation des acteurs locaux du PROGEDE 1. ‘’Ces comités riverains des massifs forestiers ont contribué à l’élaboration des plans d’aménagement participatifs, leur mise en œuvre et leur suivi’’, note le document dont l’APS a obtenu copie.

Cette rencontre visant à mutualiser les enseignements qui pourront être tirés de la mise en œuvre des aménagements participatifs, surtout concernant le volet organisationnel, enregistre la participation, en plus du PROGEDE, d’autres programmes qui interviennent dans ce domaine. Il s’agit, notamment du programme USAID/Wula Nafaa, du Programme pour la promotion des énergies renouvelables, de l’électrification rurale et de l’approvisionnement durable de combustibles domestiques (PERACOD), de la Coopération allemande, qui intervient surtout dans le bassin arachidier et en Casamance. La direction des Eaux et Forêts, des sous-préfets, des présidents de conseil rural, la Cellule d’appui aux collectivités locales, entre autres, sont aussi de la partie. Le texte d’évaluation ajoute que ces structures ont ‘’mobilisé massivement les populations locales dans le cadre de l’exécution de ces plans’’. ‘’A travers les comités, le PROGEDE a favorisé la prise de conscience, l’action et la responsabilisation des villageois face à la dégradation de leur environnement’’, poursuit la même source. Elle note aussi que les comités ont contribué à ‘’rétablir une équité sociale en permettant aux populations locales de bénéficier, en priorité, des revenus tirés de l’exploitation de bois énergie’’. Ces comités accompagnent et renforcent le processus de décentralisation mis en œuvre par l’Etat sénégalais. Leurs interventions dans la création d’activités génératrices de revenus créées par les populations ont permis d’asseoir une meilleure efficacité des activités et de trouver des liens pertinents en rapport avec une gestion durable des ressources forestières de leur terroir. ‘’Ces comités villageois et inter-villageois ont pour rôle d’organiser la participation des populations dans la mise en œuvre des aménagements forestiers participatifs pour la production de bois énergie dans les régions de Tambacounda et de Kolda’’, a expliqué le lieutenant-colonel Alassane Ngom, responsable des opérations du PROGEDE 2. Il a souligné la nécessité de faire une évaluation de ces comités qui capitalisent actuellement ‘’plus de 10 ans d’existence’’, afin de voir leurs forces et faiblesses et d’en améliorer le schéma organisationnel. ‘’Les populations ont commencé à tirer d’importants revenus financiers à travers ces aménagements-là, notamment par l’exercice et l‘application de clés de répartition entre les exploitants forestiers et ces comités-là au niveau village, les fonds d’aménagement et les collectivités locales’’, a dit Ngom. Il y a lieu de définir la nature des relations que ces organisations doivent entretenir avec les collectivités locales et les services techniques, dans le but d’arriver à un ‘’système efficace, fonctionnel’’, apte à ‘’assurer la durabilité’’. Les programmes ayant une ‘’durée de vie bien déterminée’’, la fonctionnalité des comités villageois est nécessaire ‘’pour porter les aménagements forestiers’’.

Le lieutenant-colonel Ngom a fait part du résultat attendu de ce séminaire de quatre jours, à savoir qu’il débouche sur la mise en place d’un ‘’schéma organisationnel’’. Un tel cadre devrait ‘’capitaliser les acquis dans ce domaine, qui va essayer de redresser les faiblesses pour définir une modalité plus opérationnelle sur le terrain, mais aussi qui travaille de manière harmonieuse avec les différents acteurs locaux notamment les collectivités locales, les autorités administratives, les services techniques déconcentrés de l’Etat’’, a-t-il relevé. Au menu figurent les prérogatives des collectivités locales en matière d’évaluation et de gestion des ressources naturelles, le schéma d’organisation des acteurs locaux de Wula-Nafaa, le schéma d’organisation des acteurs locaux du PERACOD. Le programme prévoit la présentation du schéma d’organisation des acteurs locaux du volet forestier PADEN, du rapport d’évaluation des CVGD/CIVGD et d’une proposition de schéma organisationnel.

 

Source APS /