Tambacounda: La case de santé de Colibantan sur la voie de l’excellence

La case de santé de Colibantan, ré ouverte en avril 2012 après plusieurs années de fermeture est une case utile : plus de 2000 consultations en 8 mois. Une case utile, salutaire même, et bien partie pour devenir une case modèle.  Pour le plus grand bonheur des bénéficiaires et de tous ceux qui œuvrent pour sa réussite.

Après 6 ans de fermeture, le challenge était de taille pour la « nouvelle case de santé » et sa nouvelle hygiéniste Tida Kane.  Retrouver la confiance des 3500 villageois de Colibantan privés de lieu de santé de proximité pendant plus de 6 ans. Et gagner également celle des 8 villages polarisés. Une confiance qui n’aura pas mis beaucoup de temps à être acquise. Le mérite d’abord à Tida Kane, la jeune hygiéniste qui après 6 mois de formation à Maka sous la responsabilité du Médecin chef de District, le docteur Seck a répondu présent à tous les espoirs mis en elle. Accueillante, disponible, discrète, rigoureuse, et animée par le désir de faire toujours mieux, Tida traite depuis 8 mois les bobos de ses concitoyens. Palus et diarrhées simples, mais aussi conjonctivites, maux de têtes et plaies diverses n’ont presque plus de secrets pour elle.

 

Une réussite collective

Mais le mérite revient en réalité à toute la communauté. A l’AVED Colibantan et son président Kalipha Athie qui en 2010 a souhaité relancer la case et soumis l’idée à l’association des ressortissants de Colibantan en Espagne. A ces émigrés espagnols précisément qui ont apporté les fonds nécessaires à la remise en état d’une case de santé délabrée après 6 ans d’inactivité. Au Médecin-chef Seck qui a répondu présent et mis en œuvre tout ce qu’il fallait pour que la case de santé fonctionne. Et enfin à l’ONG Africare, chargée par le ministère sénégalais de la santé avec des financements de l’USAID de mettre en œuvre dans la zone de Tambacounda le programme de santé communautaire.

 

Un accompagnement déterminant

Un programme d’accompagnement décisif dans la montée en puissance de la case de santé. « Le travail que mène Africare, sous la conduite de son responsable de zone à Maka, Abdoulaye Diallo, est déterminant »,  confirme Kalipha Athie. « Dans notre zone, nous voyons beaucoup d’ONG passer, mettre des fonds et ne faire aucun suivi » constate le leader associatif. Tout le contraire d’Africare ancré dans un travail de proximité et la durée. « Ils nous aident beaucoup à progresser », confirment de concert Tida Kane et Fatoumata Gassama, la matronne attachée à la case. « Grâce aux visites régulières où tout est évalué : de la gestion du stock de médicaments à la propreté des locaux et du matériel sans oublier un contrôle minutieux des registres des malades. » Des contrôles pas pour sanctionner mais au contraire pour permettre à l’hygiéniste de progresser et garantir aux bénéficiaires un service de qualité.

 

Une case « modèle »

Un jeu auquel « le maître » et « les élèves » ont pris goût. Avec depuis quelques mois, l’accueil régulier de délégations d’Africare venues qui de Kédougou, Kaffrine et même Dakar, pour découvrir les secrets de la case modèle de Colibantan. Une fierté pour Abdoulaye Diallo et tous les acteurs mobilisés dans l’animation de cette case de santé. Mais aussi pour Lamine Athie plus connu sous le nom de Kello, jeune bénévole de l’AVED chargé de gérer la comptabilité de la case. Une tâche de l’ombre, et une tâche de confiance parfaitement accomplie qui permet à la structure communautaire d’être autonome. Et de rétribuer ainsi son hygiéniste. Une juste récompense après 14 mois de bénévolat (dont 6 mois de formation) pas seulement pour faire écho à l’adage «  Tout travail mérite salaire ». Mais pour récompenser et magnifier ceux qui se mettent au service de la communauté, et qui dans cet exercice cherchent à toujours faire mieux.

 

Bruno Sotin / Tambacounda.info /