Tambacounda: l’accès des femmes au foncier au menu d’un atelier de formation

Source APS /

Le Groupe d’études et de recherches genre et société (GETES) a organisé vendredi à Tambacounda, un atelier de formation et de renforcement des capacités des populations pour un accès sécurisé et équitable des femmes au foncier en milieu rural. Cette initiative entre dans le cadre du volet renforcement des capacités des femmes du Developpement Grant Program ( Programme d’appui au développement, DGP) financé par l’USAID, a indiqué Papa Banga Guissé, enseignant chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et chef de la mission du GESTES.

La rencontre, présidée par l’adjoint au gouverneur Abdourahmane Ndiaye, a enregistré la présence des sous-préfets, des présidents de communauté rurale, de responsables du Conseil régional de concertation des ruraux (CRCR), des présidentes de groupements de promotion féminine (GPF), entre autres. L’atelier, prévu sur deux jours, regroupe plusieurs acteurs du foncier, dont des chercheurs, des agents des services déconcentrés et décentralisés, des élus locaux, des autorités administratives, coutumières et religieuses, ainsi que des membres de la société civile et d’ONG. ‘’Après 15 ans de mise en œuvre, l’exercice des compétences liées au foncier révèle plusieurs difficultés et d’énormes contraintes dans les collectivités locales’’, a relevé M. Guissé. D’après lui, ces difficultés se résument à des faiblesses dans le renforcement des capacités des élus et acteurs locaux dans la prise en termes de prise en charge correcte de la gestion foncière, au déficit d’informations et de connaissance des populations en matière de droits et obligations dans le domaine de l’accès et de la gestion du foncier. Un faible taux d’alphabétisation des populations en français constituant un frein à la technicité des termes juridiques utilisés dans les textes réglementant le foncier. A cela, s’ajoutent des considérations sociologiques comme la migration, le genre, entre autres, qui ralentissent l’accès équitable à la terre, de même qu’un environnement politique marqué par une instabilité politique ainsi que d’autres manquements dans l’administration et la gestion des affaires locales. ‘’L’accès au foncier est un enjeu capital, surtout au Sénégal ou plus de 60 pour cent de la population est rurale, avec principalement des activités liées au secteur primaire tels que l’agriculture, l’élevage, la pêche et le commerce des produits liés à ces activités’’, ont relevé les organisateurs. Certaines régions telles que la Vallée du fleuve Sénégal, les Niayes, le Bassin arachidier, la Casamance et le Sénégal oriental, sont des zones à vocation agricole dépendantes de l’exploitation des ressources naturelles. ‘’En dépit de l’article 15 de la constitution qui garantit aux femmes et aux hommes un accès égal a la terre, les femmes ont encore un faible accès au foncier’’, a poursuivi Papa Banga Guissé. Les enquêtes menées en août-septembre 2010, par le GETES dans une dizaine de communautés rurales du pays ont montré, selon lui, qu’une minorité de femmes possèdent des terres à titre individuel et parmi ces terres, une infime partie a fait l’objet d’une affectation par le conseil rural. Des notions sommaires sur la décentralisation, la gestion du foncier et le leadership féminin et foncier seront au menu des discussions entre les techniciens et participants lors de ce séminaire.

BC/ADI/AD