Tambacounda : Absence d’électricité, réseau électrique vétuste, insécurité galopante : La ville broie du noir

Des travaux de construction de ponts et autres ouvrages routiers ont été entamés depuis quelques temps dans la ville de Tam­ba­coun­da, mais peinent à être livrés, sans que les raisons ne soient connues. Pourtant, des assurances avaient été données comme quoi les travaux ne dureront que moins d’un an.

Ainsi, les travaux sont restés en l’état, portant un sacré coup au volet éclairage de la ville qui ne semble pas préoccuper les autorités municipales. La ville baigne dans un noir total, laissant les populations et autres usagers des différentes artères dans une insécurité grandissante la nuit. Et ce fait n’encourage guère les usagers à s’acquitter de leurs obligations envers la mairie. La nuit est devenue un cauchemar pour les habitants de la ville de Tamba. De l’avenue Léopold Sen­ghor, en passant par le boulevard Demba Diop, jusqu’au niveau de l’axe Garage-Kothiary et sur la route du  camp militaire, jusqu’à l’hôpital régional, aucune artère n’est éclairée. Tout est noir. Les seuls lampadaires fonctionnels dans toute la ville, aussi grande et centenaire que Tamba, ne dépassent pas la vingtaine.

De la gouvernance de la région, en passant par l’axe du marché central jusqu’à la sortie de la ville vers la route de Dakar, distante d’au moins cinq kilomètres, seuls 13 lampadaires espacés les uns des autres de 30 voire 40 mètres y font jaillir une lumière. Aucun autre axe n’est illuminé dans la ville. Tout le reste est plongé dans un noir inquiétant et décourageant. Les populations inquiétées et apeurées n’osent plus sortir la nuit pour quelque motif que ce soit. Seuls les plus téméraires arpentent, au-delà de 20 heures, les rues et ruelles sombres et incertaines de la cité. Et le banditisme y est en train d’élire ses quartiers. A cela s’ajoutent les accidents mortels de la circulation, devenus monnaie courante, la nuit. Il y a moins d’un mois, en effet, une fille de moins de 13 ans, élève en classe de CM1, a été mortellement fauchée par un chauffeur de taxi qui manœuvrait pour faire une marche en arrière, alors que la fillette jouait sur le bas-côté droit de la chaussée avec ses amis.

La mairie se défausse sur un réseau électrique vétuste…

Un peu loin de là, dans le sombre quartier de Gourel Diadié, un ressortissant mauritanien, tenancier d’une boutique y avait été sauvagement égorgé par des agresseurs, qui ont fini de faire de ces zones obscures, leurs lieux de prédilection. Toutes les activités humaines, au-delà de 20 heures, sont au ralenti dans la ville. Des populations interrogées sur la question en veulent ainsi aux autorités municipales qui, à leur avis, n’en ont cure de l’insécurité et de la hantise qu’elles vivent au quotidien, à cause de l’absence d’éclairage public. «Elles ne se préoccupent guère de nos problèmes et se ruent chez nous lors des joutes électorales. Ce que nous refuserons et nous le leur signifierons très prochainement. Nous leur montrerons que c’est nous qui sommes le Peuple des localités», s’est offusqué un riverain.
Interrogé à son tour sur la question, Baïdy Ndjim, conseiller municipal et chargé du volet éclairage public, a indiqué que l’équipe sur place a trouvé un réseau électrique vétuste. Avant d’ajouter que l’entreprise qui était chargé de refaire certaines artères avait malencontreusement défait certaines installations. Ces dernières ne sont pas encore remises en place, ce qui a aussi plombé la cité dans le noir.
A l’en croire toujours, les canaux creusés par une société d’eau pour ses branchements et raccordements ont aussi endommagé les câbles souterrains.

 

Abdoulaye Fall / Tambacounda.info /