Tambacounda : Drame conjugal à Saré Guéda Le mari coupe la main gauche de sa femme qui se refuse à lui

C’est la mort dans l’âme que la dame M. B. a conduit son époux S. B. en prison, avant de lui réclamer la somme de 2 millions de FCfa en guise de dommages et intérêts. Le mari a coupé la main de son épouse qui a refusé d’entretenir avec lui une relation sexuelle.

Dans le village de Saré Guéda, dans la communauté rurale de Makakoulibantan (département Tambacounda), S. B. et son épouse M. B. sont connus comme un couple sulfureux. Deux êtres qui s’aiment et qui filent le parfait amour, malgré les étincelles qui, parfois, menacent de tout faire exploser dans leur ménage où les démons de la division ont rogné, au fil des ans, le peu de flamme que l’un éprouvait pour l’autre et vice-versa.

Et puis, comme souvent, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est le retour au foyer du mari S. B.. Trouvant sa femme en train de dormir à même le sol avec leur nouveau-né de trois mois, le mari la réveille et l’invite à le rejoindre au lit pour honorer son devoir d’épouse. M. B. supplie son époux de la laisser dormir, sinon elle sortira de la chambre pour aller rejoindre sa maman. Une dispute éclate entre les deux tourtereaux.

M. B. réussit à s’enfuir. Il la poursuit, la rattrape avant de lui asséner plusieurs coups de coupe-coupe sur la main gauche. Acheminée dare-dare au centre hospitalier régional de Tambacounda, l’épouse y est internée 15 jours et un certificat médical attestant d’une Incapacité temporaire de travail (Itt) de 45 jours lui a été délivré. Munie de ce document à sa sortie de l’hôpital, elle prend son courage à deux mains pour aller porter plainte. Arrêté, S. B. a été envoyé en prison au terme de sa durée légale de garde-à-vue.

A la barre du tribunal des flagrants délits, ce mercredi 30 janvier 2013, l’époux qui a reconnu sans ambages les faits et avance n’avoir jamais voulu faire du mal à son épouse et invoque la présence de Satan («Seytané») la nuit des faits.

Les faits de tentative de meurtre sont finalement disqualifiés en coups et blessures volontaires (Cbv) par le juge du tribunal régional de Tambacounda. Auparavant, le représentant du ministère public a fait un réquisitoire violent contre le prévenu et a demandé au juge Ousseynou Sy de «ne pas lui accorder la magnanimité». Le juge a reconnu le prévenu coupable du délit de Coups et blessures volontaires (Cbv) et l’a condamné à 3 ans d’emprisonnement ferme. En outre, S. B. devra allouer à son épouse la somme de 2 millions de FCfa qu’elle a réclamée avant de fixer la contrainte par corps au maximum.

 

Ousseynou Diallo / Tambacounda.info /