Tambacounda : Forts de René Caillé et Faidherbe à Bakel, des patrimoines historiques en désuétude

Murs délabrés, portes et fenêtres enlevées permettant au soleil de darder ses rayons de feu sur un sol jonché d’ordures : le pavillon « René Caillé » percé sur les auteurs de la ville de Bakel est assurément dans un état de décrépitude avancée et demande à être réhabilité. A part les entretiens périodiques que l’armée effectuait jadis, les sites ne bénéficient pas d’attention particulière de la part des autorités. Ajouter à cela ? L’ancien fort de Faidherbe qui abritait la préfecture présente un visage hideux et son sort inquiète.

Selon un notable, « le fort qui a servi de cadre à une des plus belles pages de la résistance nationale face au colonisateur (Ndlr : le marabout Mamadou Lamine Dramé en fit le siège en 1886) risque simplement de s’écrouler si rien n’est fait. Ce serait vraiment dommage car c’est l’un des plus beaux sites historiques du pays. Toutefois, pour que la ville ne se trouve pas privée de ses « joyaux architecturaux », un instituteur, s’est donné comme mission de « tout faire » pour sauver les sites. A toutes les autorités qui passent à Bakel, il lance le même SOS : « il faut nous aider à entretenir notre patrimoine. Sans se lasser, il a mené sa croisade, certain qu’au-delà du symbole qu’ils représentent, « les sites peuvent beaucoup rapporter à la commune dans le cadre d’une politique touristique ». En collaboration avec l’amicale des moniteurs de collectivités éducatives, la mairie avait pris quelques initiatives, en transformant notamment le pavillon René Caillé en un centre de lecture et d’animation culturelle. Faute de lecteurs, l’expérience a tourné court et la bibliothèque a fermé ses portes, raconte un conseiller municipal.

Autre curiosité historique de Bakel en souffrance, les tours de contrôle situés au sud de la ville attendent d’être reluquées. Dans le passé, c’est de là que qu’on surveillait les évolutions de l’étranger s’approchant de Bakel, une ville frontalière de la Mauritanie et du Mali. Aujourd’hui, en lieu et place des milices de surveillance, ce sont des…singes qui escaladent les tours pour aller s’abreuver au fleuve tout proche, racontent de vieux Bakélois. Non loin de là, se trouve le cimetière où reposent d’anciens officiers Français. Il est l’exception qui confirme cette triste règle : le patrimoine historique de Bakel est en train de tomber en désuétude.

 

Par Ousseynou Diallo / Tambacounda.info /