Tambacounda : La mairie, un repère de scandales

Nombre de Tambacoundois se demandent s’il ne faudrait pas mettre la mairie sous délégation spéciale. Question légitime, selon les observateurs politiques, à plus d’un titre dans les circonstances et péripéties où intervient cette série de scandales qui secoue la municipalité de la capitale orientale que dirige le maire Oury Ba depuis l’avènement des libéraux en 2009.

Quelques mois seulement après son installation, l’institution municipale de Tambacounda se faisait tristement distinguer lorsque le fils du maire avait demandé à la jeune fille A. D de faire une demande d’emploi avec ses diplômes pour lui trouver une planque à l’institution municipale que dirige son père. Loin de se douter de ce qui se tramait dans la tête du fils du maire, la jeune fille acquiesce et remet une demande d’emploi et un diplôme de baccalauréat à ce dernier. Celui-ci, pour amadouer ses supérieurs et faire embaucher la fille, falsifie le diplôme qui transitera entre les mains du chef de bureau de l’état civil et de l’officier de l’état pour légalisation. Son forfait accompli, le « délinquant » dépose la photocopie légalisée du BAC à la chambre des métiers pour pouvoir obtenir un reclassement et une augmentation de salaire. Une fois dans les locaux de la dite chambre, il crie à qui veut l’entendre qu’il a obtenu son BAC avec mention. Mais c’était sans compter avec des agents de la chambre des métiers qui décèleront des anomalies dans le document. Ces derniers avaient déjà photocopié le diplôme qu’ils ont exploité. Finalement, ils se sont rendus compte que le diplôme appartenait à la jeune fille A. D., domiciliée au quartier Quinzambougou. Informée à son tour, la jeune fille prend son courage à deux mains et s’en ouvre aux autorités judiciaires. Sans désemparer, le procureur de la République d’alors Serigne Bassirou Guéye lâche les pandores de la brigade de recherches aux trousses du faussaire. Comme toute chose a une fin, l’effort des enquêteurs ne tardera pas car ils mettront la main sur lui, un des officiers d’état civil et le chef de bureau de l’état civil de l’institution municipale de Tambacounda, qui ont tous atterri à la citadelle du silence de Tambacounda. Cet acte délictuel avait à l’époque, défrayé la chronique et a fait couler beaucoup d’encre et de salive.

Alors que cette affaire est toujours en travers de la gorge des Tambacoundois, voilà qu’un adjoint au maire et le fils d’une autre adjointe au maire sont au cœur d’un deuxième scandale. Ces derniers sont accusés d’avoir falsifié un extrait de naissance. Laquelle falsification leur avait ouvert les portes de la prison.

Cette série de scandale, du reste prévisible pour cette institution, n’est que l’arbre qui cache la forêt.

Un 3e scandale tout plus rocambolesque couve depuis samedi dernier sous les cendres de la mairie de Tambacounda. Le comptable des matières qui était sous les verrous de la brigade de recherches de la gendarmerie de Tambacounda est aujourd’hui pensionnaire de la citadelle du silence de Tambacounda pour un repos forcé. Accusé d’avoir falsifié, détourné et retiré un chèque de cinq millions cinq cent mille francs (5 500 000 FCFA), destiné à la subvention des associations et autres jeunes talents de Tambacounda. Une affaire qui n’a pas encore fini de livrer ses secrets puisque le dossier serait en instruction, en attendant que la lumière fasse jour. Pour l’heure, tous les regards sont braqués sur la municipalité de Tambacounda. Le maire, va-t-il assainir son institution, devenue le repère de scandales et de ripoux ? Les prochains jours nous édifieront ? Affaire à suivre.

 

Assane et Ousseynou Diallo / Tambacounda.info /