« Plus d’une dizaine de gros porteurs maliens et sénégalais bloqués » « 6 hommes et 4 femmes arrêtés et seront déférés au parquet, selon le commissaire »
C’est la rogne, samedi dans la matinée chez les animateurs polyvalents du préscolaire de Tambacounda. Ils ont tenu en otage les usagers de la route nationale numéro 1 pendant près de deux tours d’horloges, obligeant les gros porteurs maliens et sénégalais, et autres véhicules à attendre. Ces manifestants qui réclament statuts et 7 années de salaires ont adopté cet ultime comportement pour attirer l’attention des autorités sur leur situation qu’ils jugent inacceptable.
Dix d’entre eux dont 6 hommes et 4 femmes, ont été arrêtés par la police et devraient être déférés au parquet lundi, selon le commissaire divisionnaire, Bassamba Camara. Le chef de sécurité publique de Tambacounda souligne que « les manifestants n’avaient pas le droit de manifester pour avoir annulé la marche qui leur avait été accordée par le préfet ».
La route nationale numéro 1 de Tambacounda, à hauteur du quartier Taybatou a été le lieu choisi par les animateurs polyvalents du préscolaire pour crier leur ras-le-bol. En effet, depuis 7 ans, ces derniers courent derrière leurs salaires et autres statuts. Après avoir usé de tous les moyens de protestations pacifiques, ils ont adopté, samedi dans la matinée, cet ultime comportement pour attirer l’attention des plus hautes autorités sur leur situation qu’ils jugent inacceptable. C’est ainsi qu’ils ont barré la route nationale avec des pneus, troncs d’arbre et autres briques, empêchant du coup les véhicules à passer de 11 à 13heures. C’est un groupe de jeunes, encadré par le coordonnateur du mouvement du 23 juin, Guy Marius Sagna, qui a surpris plus d’un en particulier les chauffeurs. Très excités, ils ont progressé dans leurs actions avant de prendre en otage les usagers de la route nationale numéro 1. Pas de sortie, ni d’entrée, obligeant les gros porteurs maliens et sénégalais, et autres véhicules à attendre sur un long fil de plus d’une centaine de mètres. Conséquence : la circulation est bloquée pendant près de deux tours d’horloge. Impossible pour les voitures de rouler. Avant que la police n’intervienne, les manifestants avaient déjà atteint leurs objectifs. Les policiers, arrivés sur les lieux quelques minutes plus tard à bord de leur mini car, n’ont fait que constater les dégâts. Ils ont dégagé les décombres pour libérer la voie avant de mettre aux arrêts dix manifestants (6 hommes et 4 femmes) dont le coordonnateur du mouvement du 23 juin (M23), Guy Marius Sagna. Selon le commissaire divisionnaire, Bassamba Camara, les dix personnes seront déférées au parquet devant le procureur, lundi. Le chef de sécurité publique de Tambacounda déclare que « ces derniers n’avaient pas le droit de manifester pour avoir annulé la marche qui leur avait été accordée par le préfet ». Le commissaire divisionnaire d’ajouter : « les manifestants avaient bénéficié d’un avis favorable pour marcher le samedi de 17heures à 19 heures ». Et de poursuivre : « à la grande surprise, après que toutes les dispositions aient été prises pour les encadrer, ils ont adressé une autre correspondance au préfet pour annuler la marche ». Selon toujours Bassamba Camara, deux infractions pèsent sur les manifestants. Pour lui, il s’agit de manifestation de marche non déclarée et troubles à l’ordre public. Le chef de service de la sécurité publique laissera entendre que « la promptitude des policiers est à saluer », car dit-il, « l’un des manifestants détenait par devers lui de l’essence et des boites d’allumettes pour mettre le feu sur les lieux ». Depuis 2005-2006, ces 200 animateurs polyvalents de Tambacounda ont été envoyés, sur la base d’un contrat de deux ans, pour servir dans les Cases des tout-petits érigées dans différents villages de la région de Tambacounda. Ils réclament leur intégration dans le système éducatif, après sept ans de service, sans salaire ni statut.
Assane Diallo / Tambacounda.info /