France: Une manif contre l’aéroport dégénère à Nantes

Une manifestation contre le projet de transfert de l’actuel aéroport de Nantes vers le site de Notre-Dame-des Landes a donné lieu à de violents heurts avec les forces de l’ordre.

Près de 20’000 personnes ont défilé sous la pluie samedi après-midi à Nantes. Elles ont protesté contre le projet de transfert de l’actuel aéroport de la ville vers le site de Notre-Dame-des Landes, au nord de la cité. De violents heurts ont éclaté avec les forces de l’ordre. Six blessés ont été recensés dans les rangs des forces de l’ordre, selon la préfecture, qui a encore fait état de quatre interpellations. Elle n’a pas donné d’évaluation du nombre de manifestants. Sur différents endroits du parcours de la manifestation, des participants ont tiré des projectiles en direction des forces de l’ordre. Ils s’en sont pris à un poste de police ainsi qu’à une agence du groupe Vinci, concessionnaire du projet d’aéroport. Depuis un barrage tenu par les forces de l’ordre, les CRS ont fait usage de grenages lacrymogènes et de canons à eau. CRS et gendarmes mobiles ont également reçu «quelques jets de billes d’acier sans causer de blessure», selon des policiers.

Banderoles et slogans
«Ayraultport non merci», «Ni aéroport ni métropole, la ville est à nous», pouvait-on lire notamment sur des banderoles. Des slogans scandés aussi par des manifestants qui visaient le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault, ancien député-maire de Nantes et fervent défenseur du projet aéroportuaire. Dans la matinée, plusieurs dizaines de tracteurs avaient convergé vers la ville pour se regrouper sur un terre-plein situé au point d’arrivée choisi pour la manifestation. Un important service d’ordre était visible dès la fin de matinée, «Nous sommes ici pour montrer notre détermination pour l’abandon de ce projet inutile et coûteux en cette période de pénurie», a déclaré Eva Joly, députée européenne EELV. «Il y a déjà un aéroport à Nantes, il y en a 145 en France. Mettre aujourd’hui un milliard (d’euros) dans un projet tant contesté, ça n’a pas de sens», a commenté le sénateur EELV, Jean-Vincent Placé.