« Le défi de l’émergence et du développement est d’abord un défi personnel », dira Aminata Touré à propos du Plan Sénégal Émergent. D’ailleurs son absence très remarquée au groupe consultatif de Paris en février dernier, est diversement appréciée dans l’opinion. D’aucuns y voient des tensions avec le chef de l’Etat Macky Sall. Mais il n’en est rien, à en croire le chef du gouvernement.Le président de la République, dit-elle, « est la clé de voûte des institutions ». Quant à l’état des relations que les deux entretiennent, ce sont « des relations de président à Premier ministre, c’est mon patron. L’essentiel c’est qu’on puisse intéresser les Sénégalais à comment faire émerger notre pays », renchérit le chef du gouvernement, qui laisse sur sa faim l’animateur du Grand Jury de Rfm dont elle est l’invitée ce dimanche.
Il (le président de la République : ndlr) veut s’assurer que les programmes marchent, qu’ils sont bien coordonnés. Je m’y atèle autant que je peux », a lâché Mimi Touré, plus ou moins hésitante, peinant à convaincre de la bonne santé des relations qu’elle entretient avec le président Macky Sall.Comme évoqué dans la presse, elle admet que le chef de l’Etat peut ou a la prérogative de faire le point des dossier sans passer par son Premier ministre : « il a accès directement à chacun de ses ministres, c’est son gouvernement. Le Président de la République n’est pas seulement dans une position aérienne. C’est plus de motivation pour son Premier ministre. Il ne se crée pas de sens-interdit », a-t-elle déclaré pour couper court à la rumeur, supposée ou fondée.Et de renchérir : « C’est un faux débat, c’est chercher une aiguille dans une botte de foin ».
Mimi Touré préfère plutôt mettre l’accent sur les défis à relever depuis l’accession de Macky Sall à la magistrature suprême. « Les défis sont énormes, très grands, c’est ce qu’il faut comprendre ».Quid des attaques dont elle fait l’objet au sein de la majorité, de l’Apr même ? Touré minimise et rejette toute idée de dualité au sommet de l’Etat. « Ce n’est pas un débat nouveau au Sénégal. Ça fait fantasmer beaucoup, ça fait écrire beaucoup d’articles, ça fait vendre ».Toutefois, tient-elle à nuancer, « beaucoup de choses ont été faites sous son impulsion. Il (Macky Sall : ndlr) a été à ce poste (Premier ministre : ndlr) avant moi ». « C’est une grosse aventure qu’on a démarrée il y a deux ans. C’est le moment de « performer », de nous atteler à réaliser ces promesses. Nous avons les ressorts pour le faire. Il faut qu’on s’atèle à l’essentiel, qu’on ne se laisse pas divertir ».