Le président français a rencontré sa ministre de la justice, jeudi, face aux écoutes subies par Nicolas Sarkozy.rançois Hollande s’est entretenu jeudi avec Christiane Taubira. La ministre de la justice ne s’estime pas lâchée par le gouvernement malgré les critiques de la droite sur ses explications alambiquées dans l’affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy. L’Elysée a donné de cette rencontre un sobre compte rendu. «Le président l’a reçue, comme cela était prévu depuis vendredi dans l’agenda, pour une réunion de travail sur des dossiers importants de son ministère», a-t-on rapporté. A la question de savoir si François Hollande avait renouvelé sa confiance à la garde des Sceaux, l’entourage de cette dernière a répondu qu’il n’avait «même pas eu à le faire car ce n’était absolument pas le sujet de cette réunion». Dans un entretien publié plus tôt dans la journée sur le site «Lemonde.fr», Christiane Taubira disait avoir la confiance du chef du gouvernement Jean-Marc Ayrault, tout en balayant les accusations de mensonges de la droite.
«Effarée»
Devant les caméras de TV5 Monde, la ministre s’est déclarée «effarée» par la tournure prise par des événements censés n’embarrasser au départ que l’ancien président Nicolas Sarkozy et ses proches. La garde des Sceaux, qui affirmait ne pas avoir d’informations sur le contenu de la procédure visant l’ancien chef de l’Etat, a brandi imprudemment mercredi lors d’une conférence de presse des documents prouvant selon elle sa bonne foi. Or, ces courriers montrent que le procureur national financier et le parquet général donnent bien la substance des écoutes, même s’il n’y a ni extraits, ni date à laquelle elles ont été décidées.
Nouvel appel à la démission
Considérant que Christiane Taubira a une nouvelle fois menti mercredi, le président de l’UMP Jean-François Copé a jugé inéluctable la démission de la ministre de la Justice. «A partir de combien de mensonges doit-on considérer que Taubira ne peut plus exercer sereinement ses fonctions ?», a-t-il dit sur RTL, accusant aussi Jean-Marc Ayrault et le ministre de l’Intérieur Manuel Valls d’avoir menti.
Copé accusé
A la veille des élections municipales, une autre affaire éclabousse l’UMP. Le parquet de Paris a ouvert le 5 mars une enquête préliminaire sur de présumées surfacturations de meetings de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. Le 27 février, «Le Point» accusait le président de l’UMP d’avoir favorisé une société de communication fondée par ses proches. L’hebdomadaire évoque des «frais de traiteur, de retransmission vidéo et d’éclairage» atteignant «parfois le double des tarifs habituels». «On en est au stade des vérifications», a confié jeudi une source judiciaire. La porte-parole du parti socialiste, Laurence Rossignol, s’est alors empressée de commenter: «On comprend bien mieux aujourd’hui l’acharnement mis par le président de l’UMP à allumer autant de contre-feux, ses appels compulsifs à la démission de tel ou tel, ses attaques contre les institutions de la République». Le président de l’UMP, Jean-François Copé, a dénoncé de son côté «une campagne de presse haineuse» et une «manipulation grossière» visant à le salir avant les élections municipales. Il a indiqué qu’il porterait plainte pour diffamation contre «Le Point».