Election: La Slovaquie élit son président, le premier ministre Fico favori

Les 4,4 millions d’électeurs slovaques sont invités à voter jusqu’en milieu de soirée samedi. Aucun sondage n’est prévu à la sortie des bureaux de vote. Les résultats du premier tour seront connus dimanche. Sauf énorme surprise, aucun des quatorze candidats en lice ne devrait dépasser la barre des 50%, si bien que le premier tour sera vraisemblablement suivi le 29 mars prochain d’un second tour, destiné à départager les deux candidats arrivés en tête. Une victoire de l’ex-communiste Robert Fico, 49 ans, donnerait à son parti, le Smer-SD, un contrôle total du pouvoir, à savoir la présidence, le Parlement (83 sièges sur 150 depuis 2012) et le gouvernement, une situation inédite depuis l’indépendance de la Slovaquie en 1993.

Poste honorifique
Les successeurs potentiels de Robert Fico à la tête du gouvernement sont «tous ses subalternes et si l’un d’eux obtient le poste de Premier ministre, il continuera à le considérer comme son patron», estime l’analyste Marian Lesko de l’hebdomadaire économique «Trend». La fonction présidentielle est aujourd’hui plutôt honorifique dans cette démocratie parlementaire issue de la partition de la Tchécoslovaquie, peu après la chute du communisme. Une fois élu chef de l’Etat, Robert Fico, pourrait s’inspirer du Premier ministre hongrois Viktor Orban, l’homme fort de son pays, ou du président tchèque Milos Zeman, mécontent de ses pouvoirs limités et désireux d’élargir son champ de puissance, estime Marian Lesko.

Un acteur dans l’arène
Chef du gouvernement en 2006-2010 et depuis 2012, Robert Fico se présente en défenseur des pauvres, après s’être assuré un capital politique solide grâce à ses mesures contre l’austérité, tempérées par une discipline budgétaire. Crédité d’environ 35% des intentions de vote par les sondages, le chef du gouvernement est censé affronter au 2e tour le millionnaire devenu philanthrope, Andrej Kiska, un centriste sans parti de 51 ans.

Souvent jugé peu charismatique, Andrej Kiska est un novice dans l’arène politique slovaque. Néanmoins, quelque 24% des électeurs lui accorderaient leur soutien. L’acteur Milan Knazko, figure de proue de la «Révolution de velours» de 1989 qui a balayé le régime totalitaire communiste, le jeune et ambitieux avocat Radoslav Prochazka et l’ex-chef chrétien-démocrate du Parlement, Pavol Hrusovsky, briguent également la présidence. Le nouveau chef de l’Etat prêtera serment le 15 juin, à l’expiration du second mandat de l’actuel président de gauche, Ivan Gasparovic.