Diyabougou : Hygiène et sécurité au travail, les orpailleurs s’organisent

C’est maintenant devenu une réalité, les orpailleurs établis à Diyabougou font de l’hygiène et de la sécurité au travail une priorité. Deux centaines de casques de protection y sont écoulées comme du petit pain. Ici l’on a une claire conscience que les accidents dans les puits d’orpaillage sont fréquents.

La mayonnaise prend petit à petit à Diyabougou. Les orpailleurs s’organisent, l’arrêté n° 009245 du 14 juin 2013 paraphé par le ministre de tutelle et organisant l’activité est passée par là. Pour prétendre exploiter de façon artisanale, il faut être sénégalais au casier judiciaire vierge afin d’aspirer à une carte d’orpailleur. A Diyabougou, plusieurs centaines de cartes sont délivrées, des puits redistribués mais, le personnel expert est principalement constitué de maliens, guinéens et autres burkinabé. Un modus operandi est vite trouvé, le sénégalais est propriétaire de puits, il recrute des artisans orpailleurs des autres nationalités qu’il parraine, toutefois que ceux-ci détiennent une carte nationale d’identité qui puissent leur permettre d’avoir un document dont on dit qu’il faut arrêter la confection pour des raisons que nous ignorons, d’autant plus que nos multiples tentatives de joindre le directeur des mines et de la géologie sont restées vaines.

La société civile et le service régional des mines de Tambacounda ont réfléchi sur un projet dont la finalité est de faire de Diyabougou un site modèle en Afrique. Les normes de sécurité et d’hygiène y seront respectées tout comme les normes environnementales, une zone franche industrielle sera aménagée dans laquelle toutes les machines vont être installées, des comptoirs d’achat seront créés, des campagnes de reboisement organisées, des ouvrages hydrauliques réalisés, l’alignement du village opéré, un fonds pour la réhabilitation des sites constitué, entre autres activités. Les nombreuses rencontres tenues avec les titulaires de cartes sur la nécessité de sécuriser leurs travailleurs ont permis à ceux-ci de comprendre qu’il est plus que jamais nécessaire de leur procurer des casques de protection accompagnés de torches. « J’en ai trouvé 200 pour les membres de mes équipes car je trouve qu’il est plus que nécessaire de le faire d’autant plus qu’un de mes employés avait été victime d’un retour de marteau et j’ai casqué fort pour le soigner », nous a expliqué Abou Traoré. Ceci est une avancée significative car maintenant à Diyabougou, chaque titulaire de carte d’orpailleur est conscient qu’il doit aussi prendre en charge au plan médical ses travailleurs. De larges concertations sont en vue entre les acteurs de la société civile, le chef du service régional des mines et les artisans orpailleurs afin de discuter sur un code de conduite à mettre en œuvre sur le site et auquel tous devront se conformer, histoire d’anticiper sur certains petits problèmes. Les travaux se poursuivent et tous espèrent que sous peu, les populations oublieront les quelques 7 mois de galère suite à l’arrêt de toute activité dans la zone.

 

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