Ukraine: Joe Biden est attendu à Kiev

Joe Biden, le vice-président américain, est attendu à Kiev. Cette visite intervient après une brusque aggravation de la situation dans l’est du pays. Dimanche, le maire autoproclamé de la ville ukrainienne de Slaviansk, contrôlée par les séparatistes pro-russes, a demandé à Vladimir Poutine d’envoyer des troupes ou de livrer des armes pour protéger la population locale. Les craintes d’une intervention de la Russie, qui a reconnu avoir massé des troupes à la frontière, sont encore montées d’un cran avec cette annonce, qui rappelle l’appel des dirigeants de la Crimée au président russe avant le référendum conduisant à son rattachement à la Russie.

«Nous vous demandons d’étudier au plus vite la possibilité d’envoyer des forces de maintien de la paix pour défendre la population contre les fascistes», a déclaré Viatcheslav Ponomarev, casquette et sweater noirs, s’adressant directement à Vladimir Poutine lors d’une conférence de presse à Slaviansk, dans l’est de l’Ukraine.

Si cette option n’est pas envisageable, «livrez-nous des armes», a-t-il déclaré ensuite, après avoir décrété un couvre-feu dans la ville totalement contrôlée par les insurgés depuis plus d’une semaine. De son côté, le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a demandé le soutien économique des Occidentaux pour moderniser l’armée ukrainienne.

La Russie est «une menace pour le globe»

Dans un entretien pour la chaîne de télévision américaine NBC diffusé dimanche aux Etats-Unis, Arseni Iatseniouk a accusé la Russie de «saper la stabilité internationale. Il est évident aujourd’hui que la Russie est une menace pour le globe, pour l’Union européenne et pour l’Ukraine», a-til affirmé.

Selon Viatcheslav Ponomarev, la fusillade, qui a provoqué l’indignation de Moscou, a fait cinq morts, trois militants pro-russes et deux assaillants, près d’un barrage érigé par des insurgés dans le village de Bilbasivka, à l’ouest de Slaviansk.

«Quatre voitures sont arrivées près de notre barrage vers une heure du matin. Nous avons voulu les contrôler, ils ont alors ouvert le feu sur nous à l’arme automatique», a déclaré un militant pro-russe encagoulé.

Le pape François a demandé dans son message pascal «des initiatives de pacification» à «toutes les parties intéressées» dans la crise ukrainienne.

L’est de l’Ukraine est en proie depuis début avril à une insurrection armée pro-russe après l’occupation et le rattachement à la Russie en mars de la péninsule de la Crimée.

Le Kremlin, qui a massé selon l’Otan près de 40.000 soldats à la frontière de l’Ukraine, dément tout projet d’invasion dans l’est. Mais Vladimir Poutine, qui a le feu vert du Parlement russe pour l’envoi de troupes en Ukraine, a promis d’assurer «à tout prix» la protection des russophones dans l’ex-URSS.

(afp/Newsnet)