Rome: Deux papes vont célébrer la messe de canonisation

Le pape émérite Benoît XVI et le pape François célèbreront ensemble la messe de canonisation de Jean XXIII et Jean Paul II dimanche matin au Vatican, a annoncé samedi le père Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège. Depuis sa démission historique l’an dernier, Benoît XVI vit retiré au Vatican.

La présence de Benoît XVI n’était jusqu’ici pas confirmée officiellement. Elle ajoutera à la valeur exceptionnelle de l’évènement, qui pourrait drainer près d’un million de personnes.

Certains médias avaient déjà parlé de «la messe des quatre papes» dans la basilique Saint-Pierre.

Inédit dans l’histoire de Rome

«Ce sera un événement comme Rome n’en a jamais vécu dans son histoire, la canonisation de deux papes en présence de deux papes vivants», François et Benoît XVI, avait affirmé mercredi dernier Mgr Liberio Andreatta, chef de l’agence vaticane d’organisation des pèlerinages (ORP).

Il avait souligné «l’émotion» qui devraient saisir alors le pape argentin et le pape émérite allemand. Mais le porte-parole du Vatican s’était ensuite refusé à confirmer cette présence, «compte tenu de l’âge» du pape émérite.

Un million de personnes

Tous sont venus assister à la double canonisation historique célébrée dimanche de Jean Paul II, le charismatique pape polonais, et du «bon pape» italien Jean XXIII. La messe de canonisation sera célébrée par le pape Benoit XVI et le pape François, a annoncé samedi le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi.

Des centaines de milliers de personnes – peut-être plus d’un million – 98 délégations d’Etats ou d’organisations internationales, dont 24 chefs d’Etat et têtes couronnées – du roi d’Espagne au président zimbabwéen Robert Mugabe – sont attendues dimanche sur la place Saint-Pierre, pour cet événement au retentissement planétaire, voulu par le pape François.

Parmi elles, le premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk sera reçu dès samedi par le pape argentin, alors que la tension est à son comble dans l’est de son pays.

Scènes felliniennes

La Ville éternelle, toujours très prisée pendant les vacances de Pâques, offre plus que jamais son lot de scènes felliniennes. Ici, un groupe de séminaristes court en chantant «Alleluia», guitare à la main, des prêtres se frayent un chemin parmi la foule des touristes en portant une croix: «Pardon, pardon, on prie !». Des religieuses mangent des glaces, des nuées de scouts, foulards bigarrés au cou, arpentent la ville…

Par les rues qui mènent à la place Saint-Pierre, une foule hétéroclite se presse: pèlerins reconnaissables à leurs petits fichus ou écharpes jaunes, touristes, rabatteurs pour les musées du Vatican tout proches, volontaires de la Protection civile et de la Croix-Rouge qui font la circulation, installent des hôpitaux de campagne aux abords de la place.

La nuit sur la place Saint-Pierre

Certains pèlerins – toutes générations confondues -, munis de tapis de sols et de pliants, comptent passer la nuit sur place, malgré une météo qu’on annonce peu clémente. D’autres participeront aux «nuits blanches de prière», organisées dans maintes églises de Rome, en italien, polonais, anglais, allemand, français, arabe et même breton…

A la gare centrale Termini, trains et bus déversent des jeunes avec un sac à dos «Jean Paul II». La protection civile, les carabiniers, les ambulances se déploient.

Les drapeaux polonais rouge et blanc fleurissent. De ce seul pays, où Karol Wojtyla fait l’objet d’un véritable culte, 1700 bus, 58 vols charters et cinq trains spéciaux doivent arriver à Rome, selon la municipalité.

Présence de Benoît XVI possible

Les deux hommes seront saints dimanche, lorsque le pape argentin prononcera la formule qui les inscrira à jamais dans le registre céleste de ceux que tous les catholiques sont invités à prier pour les assister dans leur vie terrestre.

La présence – probable mais pas confirmée – du pape émérite Benoît XVI pourrait ajouter encore à la valeur exceptionnelle de l’événement. Même si ce dernier, dont tous les portraits ont disparu des éventaires de cartes postales, semble pour l’heure le grand oublié de la fête.

(ats/afp/Newsnet)