Macky Sall a perdu la légitimité populaire

‘’ Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple le plus sacré et le plus indispensable des devoirs.’’ – Robespierre

Le peuple sénégalais dans son entièreté aspirait, au soir du 25 mars 2012, à une politique alternative, qui prendrait en compte leurs réclamations et qui améliorerait subséquemment leurs niveaux de vie. C’est avec cette illusion, qu’ils ont hissés aux faites de l’Etat, celui qui se trouvera n’être, plus tard, excellent que dans l’art de vendre du vent. Le lendemain meilleur, qu’il nous gavait dans ses effets d’annonces déconnectés de la réalité, s’est révélé être le plus grand cauchemar de notre existence. L’action gouvernementale, de par son tâtonnement sans relâche, a d’avantage perpétué ce marasme économique que nous vivions au quotidien.

Deux longues années ont amplement suffi pour mettre en exergue l’incompétence, l’amateurisme mais surtout la nullité de notre pseudo géologue dans la gestion des affaires de l’Etat.Malgré l’abondance de l’or de Kédougou les paysans sont laissés à eux même, la campagne agricole a été des plus catastrophiques, les finances publiques sont en berne, la croissance est au plus bas. Le surendettement maquillé par le PSE n’a aucun impact sur le chômage, qui par ailleurs fait légion, car elle favorise les entreprises occidentales.

Conséquence, le monde rural se paupérise d’avantage. Cette misère sans nom qui, s’aggrave au fil des jours, les frappes de plein fouet et de grâce sans pitié. Les denrées de premières nécessités connaissent une hausse fulgurante, les produits pétroliers sont si chers que les transporteurs maliens pour ne pas connaitre le même sort que leurs collègues sénégalais sont obligés de mettre des réservoirs dans leurs véhicules. La vie devient de plus en plus difficile pour les médecins qui n’ont jamais été aussi près du précipice au point de battre le macadam pour avoir des indemnités.

Pour sortir de cette passe difficile, les enseignants mal payés réclament sans cesse une revalorisation salariale. Le système éducatif délivré au rabais est totalement naufragé, les étudiants, qui broient du noir au quotidien, ont vu leurs espoirs assassinés par la suppression de leurs bourses qui leurs servaient de survie.  Bref, le constat cinglant qui se dégage est que la gestion du navire Sénégal est actuellement approximative. L’économie est par terre, la classe moyenne s’appauvrit et les pauvres sont de plus en plus ruinés. L’avenir des sénégalais s’écrit désormais en pointillé. Le front social bouille à 1000°, le pays sombre progressivement vers une implosion sociale.

Ce régime aux abois, au lieu d’œuvrer dans le sens de l’intérêt général pour atténuer le mal vivre des masses populaires, a préféré entretenir les intérêts de sa clientèle politique. En faisant la part belle à leurs partisans placés aux postes clef de l’Etat, ce régime en déperdition avancée, a exacerbé de jour en jour, cette inégalité sociale. Ce qui du reste a considérablement ravivé les tensions sociales.

Les étudiants n’arrivent pas à comprendre qu’au moment où ils sont privés de bourse que le salaire des membres du CESE, qui du reste est inutile, passe de 700 000 Fcfa à 2 000 000 Fcfa. Les paysans n’arrivent toujours pas à digérer qu’au moment où la subvention de leurs semences est abaissée que l’APR jette par la fenêtre 700 000 000 FCFA pour fêter son 5eme anniversaire.

Les médecins comprennent difficilement qu’au moment où leurs statuts restent inchangés que le président, en plus d’allouer un fond de 50 000 0000 Fcfa au président de l’assemblée nationale et du CESE, augmente son fond politique, dont la gestion est opaque, jusqu’à 11 milliards de FCFA. Comble du comble, même le griot de Macky Sall s’y met en achetant une résidence à 700 millions de FCFA, lui qui n’a fait qu’imiter Mariéme Simone Faye, la femme dont les sacs de main coutent 2 millions de FCFA.

Le chef de la transition pense compenser cette injustice sociale en cherchant des raccourcis dans les intrigues judiciaires et dans l’usage abusif des forces de maintien de l’ordre afin de créer la peur pour stopper sa disgrâce. Dommage qu’il ne lui reste que la répression pour étouffer cette sédition impétueuse qui vient d’être déclenché. Le stagiaire de la présidence inspire pitié car il n’a toujours pas compris que l’essence d’un pouvoir est de pourvoir aux besoins basiques de son peuple.

Les sénégalais veulent en finir le plus rapidement possible avec ce système, qui il faut le dire, va, dans quelque semaines, s’affaisser comme un château de carte construit avec du sable marin. Le pouvoir, le vrai pouvoir appartient au peuple, qui comme Dieu, peut le reprendre à n’importe quel moment.

La récente manifestation du PDS prouve que Macky Sall a été vomi par les sénégalais. Sur ce, nous lui demandons de quitter pacifiquement le pouvoir pour sortir par la grande porte, avant qu’il ne soit trop tard. Sa démission est inéluctable. S’il refuse le peuple, dans son ensemble, l’y contraindra de force. Le poste de président de la république est similaire à celui d’un entraineur de football. Lorsque ce dernier ne fait pas de résultats, il est remercié même si le contrat en cours d’exécution n’est pas encore achevé.

S’il s’obstine à rester au pouvoir le peuple sénégalais se dirigera au palais pour l’y déloger car aucune armée, si puissante soit-elle, ne peut retenir un peuple en extase colérique. Et aucun général, commandant ou officier ne s’engagera à donner l’ordre à ses subalternes de tirer sur la foule, au risque de finir le restant de ses jours à la CPI. C’est donc dans les geôles de cette cour que Macky Sall risque de subir le même sort qu’endure son idole, Gbagbo Laurent, s’il refuse de quitter le pouvoir dans les semaines à venir. Pendant qu’il est encore temps nous osons espérer qu’il prendra, cette fois-ci, la bonne décision car ses jours, à la tête de l’Etat, sont dorénavant comptés.

Moïse RAMPINO / actusen.sn /