Tournée en Asie: Obama met Pékin en garde

Au dernier jour de sa tournée qui l’aura également mené au Japon, en Corée du Sud et en Malaisie, Barack Obama a profité d’un discours devant des militaires américains et philippins à Manille pour inviter une nouvelle fois la Chine, sans la nommer, à l’apaisement.

«Nous pensons que le droit international doit être respecté, que la liberté de navigation doit être préservée et que le commerce ne doit pas être entravé. Nous pensons que les différends doivent être résolus pacifiquement, non par l’intimidation ou la force», a-t-il dit.

Influence en mer de Chine

La tournée asiatique de Barack Obama passait par quatre pays aux prises avec Pékin, qui entend faire valoir ses droits sur la quasi totalité de la mer de Chine, orientale et méridionale.

Les tensions avec le Japon sont les plus exacerbées, à propos des Senkaku, un archipel inhabité de mer de Chine orientale contrôlé par les Japonais mais revendiqué avec force par les Chinois sous le nom de Diaoyu.

Les Etats-Unis ont répété une position affirmée depuis longtemps: Washington soutiendra Tokyo s’il est agressé autour des Senkaku mais ne se prononce pas sur l’appartenance de ces îles. Un éditorial publié mardi par le China Daily accusait Obama de «considérer Pékin comme un adversaire».

Lien avec Pyongyang

Les Etats-Unis jouent une partition d’autant plus sensible qu’ils ont besoin des Chinois pour contenir la turbulente Corée du Nord, qui prépare un quatrième essai nucléaire d’après des analystes.

Ils ont pourtant mis une nouvelle pierre dans le jardin chinois en signant un accord de défense renforcé avec Manille qui permet une présence accrue de militaires et de matériel américains aux Philippines. Sur les rives de la mer de Chine, donc.

Invoquant leur traité de défense mutuelle datant de 1951, Barack Obama a prévenu: «Ce traité signifie que nos deux nations assurent, je cite, de ‘leur détermination commune à se défendre l’une et l’autre d’agressions armées étrangères’».

Contrairement aux garanties apportés au Japon, ou à la Corée du Sud en cas d’agression du Nord, Barack Obama n’a pas spécifiquement cité les zones maritimes au coeur du conflit sino-philippin comme un motif d’assistance à Manille si la Chine s’en emparait par la force.

«Rééquilibrage» géostratégique

Les Etats-Unis restent néanmoins déterminés à mettre en œuvre leur stratégie de «rééquilibrage» géostratégique au profit de l’Asie, a insisté Barack Obama.

Au plan commercial, Washington rencontre des difficultés dans les négociations du partenariat trans-Pacifique (TPP), un ambitieux accord de libre-échange qui comprendrait 12 pays, dont les Etats-Unis et le Japon, «malgré des avancées.»

(ats/Newsnet)