Bruxelles: Une «catastrophe aérienne» évitée de justesse

«Un Boeing 747-400 cargo de la compagnie aérienne turque My Cargo Magma a failli provoquer une catastrophe aérienne en maîtrisant mal son décollage, a indiqué une association de défense des riverains, l’Union belge contre les nuisances aériennes (UBCNA), alors que de nombreux Bruxellois sont exaspérés par le nombre croissant d’avions survolant la capitale belge.

Selon l’association de riverains, le gros porteur a survolé les communes de Sterrebeek, Wezembeek-Oppem, Crainhem et Woluwe-Saint-Pierre, dans la périphérie de Bruxelles, »à une altitude de plus ou moins 200 mètres«.

L’avion avait »décollé à 23h55« dimanche depuis la pistes la plus courte de l’aéroport et a évolué »en dehors du couloir aérien, sans parvenir à prendre de l’altitude et dans un bruit indescriptible et effroyable«, selon l’association.

L’administrateur de l’UBCNA et maire de Wezembeek-Oppem, Frédéric Petit, a déposé plainte lundi contre la compagnie turque et contre le régulateur du trafic aérien belge, Belgocontrol, pour »non-respect des procédures aéronautiques et mise en danger de la vie d’autrui«, a-t-il fait savoir.

«Aucun problème au niveau de la sécurité»

Belgocontrol a réagi en assurant dans un communiqué que le »vol en question n’a posé aucun problème au niveau de la sécurité de la gestion du trafic aérien« et qu’il s’était effectué »conformément au plan d’utilisation des pistes en vigueur pour la nuit de dimanche à lundi«.

Le secrétaire d’Etat à la Mobilité, Melchior Wathelet, a demandé une enquête sur les raisons pour lesquelles l’avion avait été autorisé à décoller peu avant minuit, alors que ce type d’appareils, parmi les plus bruyants, ne peut en principe pas quitter l’aéroport entre 23 heures et 6 heures du matin. Les plans de vols ont également été saisis.

Cet épisode vient mettre de l’eau au moulin des opposants aux nouvelles règles en matière de décollage depuis l’aéroport de Bruxelles, situé à deux kilomètres à l’est de Bruxelles.

Baptisée »plan de dispersion des vols« et mise en place début février sous l’égide de Melchior Wathelet, la nouvelle réglementation a notamment pour conséquence de diriger quelque 35’000 avions par an vers le centre de Bruxelles, en passant au-dessus du quartier abritant les institutions européennes, alors qu’ils s’écartaient jusque-là des zones les plus peuplées en effectuant un virage serré juste après leur décollage.

Gênés par le bruit et inquiets pour leur sécurité, de nombreux Bruxellois, dont des fonctionnaires européens, ont multiplié les pétitions pour réclamer l’abandon de la nouvelle route. Leur fronde a pris une tournure politique à trois semaines des élections législatives, régionales et européennes du 25 mai en Belgique et pourrait coûter cher au CDH, le parti centriste francophone de Melchior Wathelet.

Un appareil de MyCargo au décollage à Bruxelle

 

(afp/Newsnet)