Proche-Orient: Israël veut une «main de fer» contre les actes racistes

Le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a appelé à combattre avec une «poigne de fer» ces actes anti-arabes, qui se sont multipliés en Cisjordanie occupée et en Israël même.

Deux mineurs ont été placés en résidence surveillée et deux sont maintenus en garde à vue jusqu’à leur comparution jeudi, a précisé une porte-parole de la police.

«L’Etat doit lutter avec une poigne de fer contre ce qui se dénomme ‘le prix à payer’, un phénomène hideux qui n’a aucun rapport avec les valeurs et la morale juives, et dont le but est de nuire aux Arabes uniquement parce qu’ils sont Arabes», a affirmé plus tard Moshé Yaalon lundi lors d’un discours dans un cimetière militaire.

Il s’exprimait au cours d’une cérémonie organisée à la mémoire des soldats et des civils israéliens tués au combat ou lors d’attentats.

«Le prix à payer»

Les mineurs sont soupçonnés d’avoir tagué des graffitis tels «Le prix à payer» ou à la gloire du défunt rabbin Kahane, ce chef du mouvement Kach d’inspiration raciste anti-arabe, sur un bulldozer et une citerne dans un chantier au nord-ouest de Jérusalem.

Sous l’appellation du «Prix à payer», des colons extrémistes, ainsi que des activistes d’extrême droite, se livrent à des agressions contre des Palestiniens, des Arabes israéliens ou encore l’armée israélienne. Ils réagissent ainsi à des décisions gouvernementales qu’ils jugent hostiles à leurs intérêts ou à des actes attribués à des Palestiniens.

Craché vers un prêtre

Trois autres jeunes Israéliennes accusées d’avoir craché vers un prêtre ont été arrêtées dimanche près de vieille ville de Jérusalem. Dans leurs sacs, les policiers ont trouvé des drapeaux israéliens sur lesquels étaient inscrits «Nekama» (vengeance en hébreu) et le «prix à payer», a ajouté la porte-parole.

Ces mineurs devaient être présentés lundi devant un juge pour une éventuelle prolongation de leur garde à vue. Malgré ces arrestations, la radio militaire a souligné que la plupart des récentes exactions de ce type étaient restées impunies.

Pour une nouvelle loi

La députée d’opposition de gauche Zeeva Galon a appelé lundi à la radio le gouvernement à adopter une loi assimilant les actes racistes à des «activités terroristes». Cela donnerait selon elle à la police et au Shin Beth (le service de sécurité intérieure) plus de moyens légaux pour lutter contre ce phénomène.

La ministre de la Justice israélienne, Tzipi Livni, avait elle aussi soutenu dimanche l’idée de traiter les exactions des colons et extrémistes juifs comme des actes terroristes.

Dans son rapport annuel sur le terrorisme publié mercredi dernier, le département d’Etat américain a déploré que les actes d’extrémistes israéliens, notamment de colons en Cisjordanie occupée, contre des Palestiniens, «dans leur majorité n’aient pas donné lieu à des poursuites».

(ats/afp/Newsnet)