France Un entraîneur de tennis accusé de viols sur mineures

Le monde du sport est sous le choc en France: un entraîneur de tennis est accusé de viols répétés sur mineures.

Le parquet a requis un mandat de dépôt à son encontre et il devrait être «mis en examen dans la journée», a déclaré Robert Gelli, procureur de la République de Nanterre.L’homme, âgé de 48 ans et originaire du New Jersey, aurait commis entre 1999 et 2001 plusieurs «viols et agressions sexuelles» sur l’une de ses anciennes élèves, âgée de 12 ans quand ont débuté les faits.

Il est également soupçonné d’avoir entre 2001 et 2005 agressé sexuellement et violé à plusieurs reprises deux autres adolescentes de 17 ans.

Les agressions se sont déroulées notamment à Paris, à La Baule (Loire-Atlantique), dans les Hauts-de-Seine et le Val-d’Oise, tantôt au domicile de l’entraîneur, dans sa voiture, dans les locaux du club de Sarcelles où il a travaillé entre 1998 et 2007, tantôt lors de déplacements pour des matchs et des tournois.

«Les trois victimes ont gardé le silence pendant des années car elles se sentaient sous son emprise», a relevé une source judiciaire.

Plainte d’une des victimes

En février, l’une d’elles dépose finalement plainte et une information judiciaire est ouverte en mars par le parquet de Nanterre qui confie l’enquête à la brigade de protection des mineurs (BPM) de la police judiciaire de Paris. Deux autres jeunes femmes se manifestent, relatant des faits similaires.

Le 5 mai, des policiers viennent arrêter l’homme alors directeur sportif au Levallois Sporting Club (LSC) de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) et le placent en garde à vue. «Il ne conteste pas les relations sexuelles avec ces trois jeunes filles, mais assure qu’elles étaient consentantes. Il a reconnu toutefois un viol dans un cas particulier», a relevé Robert Gelli.

L’homme reconnaît également avoir exercé des violences physiques et psychologiques sur les adolescentes. «Il a porté des coups, a filmé l’une d’entre elles en train de lui faire une fellation et a menacé la jeune fille de diffuser la vidéo», a détaillé le procureur qui le décrit comme «pervers».

«Aucun élément» n’indique à ce jour qu’il y aurait davantage de victimes, mais l’instruction pourrait mettre en lumière d’autres cas, d’après le parquet. L’affaire a provoqué de vives réactions. L’ancien joueur Henri Leconte, président de la section de tennis du LSC, a annoncé que l’homme avait été «immédiatement mis à pied».

«Chez nous, il entraînait des adultes, des joueurs confirmés, et n’était pas en contact avec des enfants», a précisé l’ex-champion qui s’est dit «choqué et effondré en tant que père et président de club».

Le club va se porter partie civile

De son côté, le club de tennis de Sarcelles a annoncé qu’il allait se porter partie civile. «Il n’y a pas eu de rumeurs à l’époque», a déclaré son président Jonathan Chaouat, sur Itélé, décrivant le mis en cause comme «quelqu’un de charismatique». «Il n’y a jamais eu la moindre plainte contre lui chez nous», a souligné pour sa part Isabelle Balkany, première adjointe au maire de Levallois-Perret.

Le monde du tennis a déjà été secoué par une affaire similaire. En février, l’ancien entraîneur vedette Régis de Camaret a été condamné en appel à dix ans de prison pour les viols aggravés de deux anciennes élèves mineures.

Lors de ce procès, vingt-six autres anciennes joueuses, dont la championne Isabelle Demongeot, étaient venues témoigner d’agressions sexuelles et de viols commis par l’entraîneur. Des témoignages sur des faits prescrits, qui n’avaient donc pas pu être jugés.

Ce nouveau scandale est «évidemment une mauvaise publicité pour le sport», a déploré le directeur général de la Fédération française de tennis (FFT), Gilbert Ysern.

La FFT a mis en place en 2008 un programme de prévention, après les révélations d’Isabelle Demongeot, et notamment un guide pour les entraîneurs sur le comportement à adopter vis-à-vis de leurs joueurs.

(afp/Newsnet)