Une mobilisation exceptionnelle des deux côtés de la frontière franco-espagnole a permis de retrouver jeudi dans les Pyrénées un pilote de motoplaneur, gravement blessé mais vivant, près de l’épave de son appareil, ont indiqué les secours.
Bernard Mengin, sexagénaire porté disparu depuis lundi, a été retrouvé en Espagne à une dizaine de kilomètres d’Andorre-la-Vieille, accroché à un arbre par son parachute, non loin de la carcasse de son engin, repérée la première par les moyens aériens espagnols, a-t-on appris auprès du Centre de coordination de sauvetage de Lyon, qui dirigeait les secours.
Blessé mais vivant
Il a été hélitreuillé et évacué dans un état grave vers l’hôpital espagnol de Lérida. Ses jours ne seraient pas en danger, mais «il a dû passer des jours difficiles», a dit le commandant David Segheto, l’officier directeur des opérations, en pensant à ses blessures, à sa position et à la fraîcheur des nuits pyrénéennes. Bernard Mengin aurait quand même réussi à dire son nom à ceux qui venaient le sauver.
C’est un effort exceptionnel qui a permis de le localiser, a rapporté le commandant Segheto. Jusqu’à sept avions et hélicoptères français et espagnols ont été déployés en même temps à sa recherche, pour près de 80 heures de vol sur trois jours, a-t-il souligné.
Les trois centres de coordination de sauvetage de France métropolitaine – des services de l’armée de l’air qui viennent en aide à tous les utilisateurs de l’espace aérien en cas de problème – mènent une trentaine ou une quarantaine d’opérations dans l’année, a-t-il dit. Mais il est rare qu’elles mettent en œuvre autant de moyens sur autant de temps.
Grosse mobilisation
Ce qui a compliqué la tâche, à la différence d’autres opérations, c’est que Bernard Mengin n’a appelé personne pendant son vol et n’est apparu sur aucun radar, a-t-il expliqué. Bernard Mengin avait décollé lundi matin de l’aérodrome de Puivert (Aude) pour un vol de loisirs au-dessus des Pyrénées à bord de son motoplaneur de type Silent 2. Un motoplaneur est un petit appareil ressemblant beaucoup à un planeur et pouvant décoller et voler avec son moteur, mais aussi voler sans son moyen de propulsion.
L’alerte a été donnée à la gendarmerie quand il n’est pas rentré lundi soir.Bernard Mengin est un habitué de tels vols. A partir de comptes rendus qu’il a lui-même établis de ses vols antérieurs, les secours ont reconstitué des trajectoires plausibles. Ils ont réparti les tâches et les secteurs à survoler entre Centres de coordination de Lyon et de Saint-Mars-la-Pile (Indre-et-Loire), armée de l’air et gendarmerie, Français et Espagnols.
Au bout du compte, Bernard Mengin a été retrouvé moins loin que prévu de son point de départ.«Cela représente beaucoup d’énergie. On est content que ça ait payé», a dit le commandant Segheto. La famille aussi: elle a rapidement appelé les secours pour les remercier, a-t-il indiqué.
(afp/Newsnet)
