Venezuela: Caracas en proie à de nouveaux affrontements violents

Le coup de filet policier, qui visait quatre campements tenus par les contestataires, dont l’un érigé depuis des semaines dans le centre de Caracas, a débouché sur l’arrestation de plus de 200 personnes.

Par la suite, des centaines d’opposants et de riverains ont défilé dans les rues, élevé des barricades et des manifestants masqués ont lancé des pierres ainsi que des cocktails Molotov.

Un policier, touché selon des témoins par des tirs venus des immeubles voisins, a été tué et cinq autres personnes ont été blessées, d’après le bilan fourni par les autorités.

«Un tireur embusqué a tué ce policier alors qu’il nettoyait les débris laissés par de violents protestataires, de véritables meurtriers», a déclaré Nicolas Maduro, le visage grave, lors d’une allocution. «Il a été tué de façon ignoble.»

Armes et explosifs saisis

Le ministre de l’Intérieur, Miguel Rodriguez Torres, a annoncé que les forces de sécurité ont également mis la main sur de la drogue, des armes et des explosifs, a-t-il ajouté à la télévision nationale. Cet arsenal, a-t-il affirmé, «servait tous les jours à des confrontations violentes avec les forces de sécurité».

Le mouvement de protestation, qui a fortement secoué le Venezuela en février-mars, a perdu de son intensité. Les opposants semblent intégrer le fait que Nicolas Maduro, le successeur d’Hugo Chávez, ne serait vraisemblablement pas poussé vers la sortie.

Au plus fort de la contestation, les violents affrontements ont fait une quarantaine de morts et près de 800 blessés, selon les bilans des autorités. Au total, 3000 personnes ont été interpellées et, après l’opération menée jeudi, 450 personnes environ sont toujours détenues.

Les premières manifestations, début février, entendaient dénoncer les pénuries alimentaires et d’autres produits de première nécessité de même que l’inflation et l’insécurité. Le mouvement s’est mué par la suite en contestation contre le pouvoir de Nicolas Maduro.

(ats/Newsnet)