
Le naufrage a eu lieu à 13h00 à une centaine de milles marins (160 km) au sud de l’île italienne de Lampedusa, et à 50 milles marins (80 km) des côtes libyennes, a précisé un porte-parole de la Marine militaire italienne.
La maire de Lampedusa, Giusi Nicolini, confirmant de son côté le chiffre de 14 victimes, a précisé que «215 migrants étaient rescapés». Pour le centre des Jésuites pour les réfugiés, les victimes seraient en revanche plus nombreuses, de l’ordre d’au moins 40. Un bilan précédent faisait état de 10 tués.
Alors qu’elle semblait en péril, l’embarcation a été repérée en début d’après-midi par un avion des gardes-côtes patrouillant au-dessus du Canal de Sicile. Un navire marchand a été le premier à intervenir. Selon plusieurs médias italiens, 400 personnes se seraient trouvées à bord de l’embarcation.
Dans un communiqué, la Marine italienne a précisé avoir envoyé vers la zone la frégate Grecale et le patrouilleur Sirio, à bord desquels se trouve du personnel médical. Deux vedettes côtières ainsi qu’un hélicoptère se sont également rendus sur les lieux du drame.
Martin Schulz choqué
«Nous avons des moyens légaux en Europe pour éviter à l’avenir ce type de drame», a réagi la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Cécilia Malmström. Martin Schulz, candidat à la présidence de la Commission européenne, s’est dit «choqué».
Pour le président de la Croix-Rouge italienne, Francesco Rocca, qui évoque lui aussi le chiffre de 400 migrants à bord, «l’Union européenne doit intervenir immédiatement, sans perdre de temps». Il a demandé à ce que l’opération italienne devienne européenne, parce que l’UE ne peut «plus se soustraire à ses propres responsabilités».
Un porte-parole de la marine libyenne, le colonel Ayoub Kassem, a indiqué qu’ils étaient au courant, mais ne pouvaient participer aux secours. «Nous n’avons pas de moyens pour aider dans ce naufrage, qui a eu lieu dans les eaux internationales, loin de nos côtes», a-t-il dit, en affirmant «ne pas être en mesure de confirmer que le bateau était parti des côtes libyennes».
Autre bateau évoqué par La Libye
Les autorités libyennes avaient annoncé dimanche le décès d’au moins 36 migrants et la disparition de 42 autres dans le naufrage d’une embarcation de fortune qui avait eu lieu mardi dernier, près des côtes libyennes.
Et la marine libyenne a indiqué lundi avoir intercepté 340 migrants irréguliers au large de Sabratha (ouest) alors que leur embarcation menaçait de prendre l’eau.
Les migrants ont été emmenés dans une école près de Zawiyah, à 50 km à l’ouest de Tripoli, en attendant d’être transférés vers des centres de rétention dans l’ouest libyen, a constaté un photographe de l’AFP sur place.
Plus de 20’000 depuis janvier
Quarante femmes et 13 enfants figurent parmi ces malheureux candidats à l’immigration clandestine, des Soudanais et des Erythréens pour la plupart. L’intervention a eu lieu vers 06h00.
Depuis le début de l’année, près de 22’000 migrants et réfugiés sont arrivés par bateau sur les côtes italiennes, soit dix fois plus que sur la même période de 2013, selon Rome. Quelque 20’000 immigrés sont morts noyés dans les vingt dernières années en Méditerranée, selon des organisations humanitaires.
Depuis l’automne dernier, après deux naufrages ayant fait plus de 400 tués près de Lampedusa et l’île de Malte, l’Italie a engagé une vaste opération pour éviter de nouvelles tragédies de ce type près de ses côtes. Les navires de la marine italienne poussent souvent très loin vers le sud pour venir au secours des migrants partis de Libye.
(ats/Newsnet)