Scrutins locaux: La gauche grecque réussit une percée électorale

Reflétant la colère des Grecs face aux répercussions de la crise et le discrédit de la classe politique traditionnelle, surtout des socialistes du PASOK, le Syriza a réussi pour la première fois à participer au second tour à Athènes et dans sa région, l’Attique, la plus grande du pays (un tiers de l’électorat), avec deux candidats trentenaires. Syriza sera aussi au second tour dans quatre autres régions.

«Athènes et l’Attique ont envoyé un message fort contre ‘le mémorandum’ (la politique d’austérité), c’est une première pour la gauche que d’être aussi présente dans le paysage des collectivités locales», a estimé lundi à la radio le porte-parole du Syriza, Skaï Panos Skourletis.

«Si le résultat de dimanche prochain est un désaveu des politiques gouvernementales, il y aura des conséquences politiques», a-t-il affirmé.

PASOK prévu dans la région d’Athènes

Le président du Syriza et candidat de la Gauche européenne pour la présidence de la Commission européenne, Alexis Tsipras, n’a pas cessé récemment de réclamer des élections législatives anticipées.

Rena Dourou, la candidate de ce parti en Attique, est arrivée première avec 23,7 % selon les résultats quasi définitifs, devançant de plus de 1 % Yannis Sgouros, actuel président de la région soutenu par les socialistes PASOK.

Toutefois, le Syriza devrait avoir du mal à l’emporter, Yannis Sgouros bénéficiant sans doute des voix de la droite, partenaire des socialistes dans le gouvernement de coalition.

Soutien lancé par la droite

Même enjeu pour Athènes où l’actuel maire, Georges Kaminis, soutenu aussi par les socialistes, devance son adversaire Syriza, Gavriïl Sakellaridis, de 1 %.

Le porte-parole du gouvernement Simos Kédikoglou a donné le ton dès lundi matin en déclarant à la radio Skaï que la droite «soutiendra les candidats du centre-gauche à Athènes et en Attique».

«Sept jours cruciaux» avant les européennes, «les dilemmes du second tour et le spectre des élections législatives anticipées» titrait le quotidien progouvernemental «Ta Nea», le plus gros tirage du pays.

Droite prévue devant

«La double exclusion de la droite en Attique et à Athènes (…) provoque des perturbations au sein du parti conservateur Nouvelle-Démocratie, qui risquent de s’intensifier en vue du double scrutin de dimanche», a commenté ce journal.

«Vote à deux vitesses», a indiqué de son côté Ethnos (centre-gauche) en faisant la distinction entre le vote à Athènes d’un côté et en province de l’autre, où le critère local a prévalu. Malgré les pertes de voix, la droite revendique la majorité des 13 régions, suivie par le PASOK.

La presse s’inquiète également de la hausse du parti néonazi Aube dorée. La plupart de ses députés sont poursuivis pour «participation à une organisation criminelle», voire en prison.

(ats/Newsnet)