
Pékin a vivement réagi mardi à l’inculpation aux Etats-Unis de cinq officiers de l’armée chinoise pour «piratage informatique» et «espionnage économique». Parlant d’ d’«hypocrisie», la Chine a convoqué l’ambassadeur américain et menacé Washington de représailles.
«Le prétendu ‘réseau (chinois) d’espionnage commercial’ est purement et simplement une invention des Etats-Unis, qui s’inscrit dans une stratégie de tromperie du public avec des motifs non avoués», a commenté le ministère chinois de la Défense dans un communiqué.
«De WikiLeaks à l’affaire Snowden, l’hypocrisie des Etats-Unis et son recours à deux poids deux mesures en matière de sécurité informatique ont depuis longtemps été clairement mis en évidence», a-t-il ajouté.
C’est la première fois que la justice américaine accuse publiquement la Chine de cyberespionnage. Le ministère chinois des Affaires étrangères a transmis lundi soir une «protestation solennelle» de la Chine à l’ambassadeur Max Baucus.
«Si les Etats-Unis continuent dans cette voie, la Chine prendra des mesures pour répliquer avec détermination», a par ailleurs déclaré un porte-parole de l’Office national d’information sur internet, l’autorité de régulation d’internet, cité par Chine nouvelle et Le Quotidien du peuple.
Cinq officiers chinois inculpés
Un grand jury de Pennsylvanie (Etats-Unis) a inculpé cinq officiers chinois accusés d’avoir, entre 2006 et 2014, volé des secrets commerciaux d’entreprises américaines spécialisées dans l’énergie nucléaire ou solaire, et dans la métallurgie.
Selon le Washington Post, l’espionnage informatique chinois coûte entre 24 milliards et 120 milliards de dollars par an à l’économie américaine.
Coopération menacée
Pékin a immédiatement réagi à l’inculpation des officiers en dénonçant des accusations «absurdes» qui s’appuient sur des «faits fabriqués» et mettent «en danger la coopération et la confiance mutuelle entre la Chine et les Etats-Unis».
L’agence officielle Chine nouvelle a de son côté cité mardi un responsable chinois affirmant que les Etats-Unis étaient les plus grands pirates du cyberespace chinois. Selon lui, entre la mi-mars et la mi-mai, «2077 réseaux de cheval de Troie ou de serveurs ‘botnet’ aux Etats-Unis contrôlaient 1,18 million d’ordinateurs en Chine».
Pendant la même période, les ordinateurs ou les adresses IP basées aux Etats-Unis avaient mené quelque 57’000 attaques «porte dérobée» et 14’000 tentatives de hameçonnage, qui consiste par exemple en l’envoi d’un courrier électronique malveillant aux fins d’obtenir des codes de connexion.
S’appuyant sur des documents fournis par l’ancien consultant de la NSA, la presse américaine a de son côté révélé au début de l’année que la NSA avait pendant des années accédé aux archives des courriels du géant chinois des télécoms et d’internet Huawei, à des documents internes de communication entre des dirigeants de la société, ainsi qu’aux codes secrets de produits de l’entreprise.
(ats/Newsnet)