Promotion de la culture: Les acteurs réfléchissent sur leur statut professionnel

Les acteurs culturels des régions du sud-est veulent mettre de l’ordre dans le secteur. Ils proposent un statut des métiers de la culture en lieu et place du statut de l’artiste.

La culture est un des principaux atouts de la Casamance naturelle et du Sénégal oriental. Mais, le secteur souffre de son manque d’organisation.
Les acteurs culturels des régions de Kolda, Sédhiou, Ziguinchor, Tambacounda, Kédougou et Kafrine se sont retrouvés cette semaine à Kolda pour tenter d’inverser la tendance. Les discussions ont porté sur le statut de l’artiste, la gestion des projets, la planification stratégique du développement et la promotion de l’emploi des jeunes. « Nous avons fait un travail d’étude sur le statut des métiers de la culture. Le deuxième point sur lequel nous avons travaillé, c’est sur la licence d’entrepreneur de spectacle et le financement local de la culture. On parle beaucoup du statut de l’artiste et nous avons fait un projet de décret pour dire qu’il ne peut pas seulement s’agir du statut de l’artiste parce qu’autour de l’artiste, il y a d’autres métiers », déclare Oumar Sall, secrétaire exécutif de l’Association des diffuseurs artistiques et des festivals du Sénégal. Il compte effectuer prochainement une tournée nationale pour rencontrer les professionnels des différentes régions du pays pour leur faire partager ce projet de décret avant sa promulgation. C’est du moins le souhait exprimé par les participants de la rencontre de Kolda qui estiment qu’il serait beaucoup plus judicieux de parler du statut des métiers de la culture qui prend en compte les préoccupations de l’artiste, mais aussi du personnel administratif et technique et des producteurs qui mettent leur argent dans ce secteur au lieu de se contenter du statut de l’artiste qu’ils trouvent beaucoup trop simpliste. Oumar Sall se veut cependant clair. « Il ne s’agit pas du statut social des artistes mais plutôt du statut professionnel. Nous pensons que si on travaille et qu’on gagne bien sa vie, le statut social va suivre. Donc nous allons réfléchir sur un statut professionnel qui permettra de couvrir après les aspects qui sont liés au statut : la couverture sociale et médicale, la retraite, etc. Mais, si on ne travaille pas, on ne peut pas avoir cela », précise-t-il. Il insiste par ailleurs sur la nécessité d’accorder une attention particulière aux producteurs qui ont besoin, selon lui, de travailler dans un cadre réglementé. Il estime que la licence d’entrepreneur est tout aussi importante.
C’est pourquoi il préconise la création de Conventions collectives pour mettre de l’ordre dans ce secteur. Il demande en outre à ce que tous les actes de travail qui lient deux professionnels dans un secteur donné soient désormais consignés dans un contrat.

Mamadou Aliou Diallo / lesoleil.sn/