
Agent de police de proximité de son état, Ibrahima Dieng qui est poursuivi pour les délits d’attentat à la pudeur, pédophilie et détournement de mineure sur la personne de S. Fall âgée de 10 ans, est dans de sales draps. Attrait à la barre du tribunal régional de Diourbel, cet ancien lutteur doublé d’un vendeur de poissons au marché central Ndoumbé Diop de Diourbel passera les deux prochaines années en prison si le tribunal suit le procureur de la République qui, dans son réquisitoire, a demandé une condamnation de deux ans ferme.
Recruté pour servir dans les forces de sécurité au sein de l’agence de police de proximité (Asp) et n’attendant que son déploiement, Ibrahima Dieng né le 27 septembre 1975 à Diourbel risque de ne jamais porter l’uniforme. Et pour cause, ce gaillard, à l’imposante corpulence et très célèbre dans cette partie du Baol pour avoir été une véritable terreur de l’arène, est en phase de voir son rêve de servir ses oncitoyens se transformer en un terrible cauchemar.
En effet, Ibrahima Dieng est dans les liens de la prévention depuis mi-mai parce que poursuivi pour les délits de pédophilie, attentat à la pudeur et détournement de mineure sur la gamine S. Fall. Attrait devant la barre du tribunal régional de Diourbel pour répondre des graves accusations portées contre lui, Ibrahima Dieng a juré sur tous les saints pour convaincre le tribunal de son innocence. Seulement, ses arguments ont plutôt semblé légers devant le récit très précis et très détaillé de la fillette qui, selon le procureur Cheikh Faye est restée constante dans ses déclarations aussi bien à l’enquête préliminaire jusque devant la barre.
«Avec mes camarades de classes, nous avions l’habitude d’aller boire de l’eau chez Ibrahima Dieng pendant la récréation, puisque son domicile est à proximité de notre école. Mais le fameux jour, c’est lui qui m’a interpellée et m’a prise par le bras pour me faire entrer de force dans sa chambre. Ensuite, il m’a obligée à me déshabiller et a abusé de moi», déclare la gamine, jetant ainsi un silence assourdissant dans l’assistance. S. Fall a non seulement décrit exactement l’emplacement de cette chambre, mais elle a même rapporté l’emplacement du lit sur lequel elle aurait été violée, la table en bois et même l’équipement sportif du prévenu.
Quant à la mère de la gamine qui a présenté le certificat médical attestant un viol de la fillette et signé par le Dr Malick Gueye médecin-gynécologue de l’hôpital régional Heinrich Lübke, elle a raconte qu’une de ses amies l’avait prévenue auparavant afin qu’elle fasse attention puisque le bruit courait au sujet des attitudes peu orthodoxes du prévenu avec les fillettes. Pour Me Abdoulaye Babou, l’avocat de la partie civile, les faits restent constants. Il a évoqué l’article 320 du code pénal pour demander la requalification du délit en viol sur mineure de moins de 13 ans argumentant que «Ibrahima Dieng est un prédateur et un vrai danger public».
Il a en outre demandé un million de francs Cfa pour la réparation du préjudice pour sa cliente. Pour sa part, le procureur de la République qui n’a pas suivi Me Babou a demandé six mois pour attentat à la pudeur, deux ans pour pédophilie et six mois pour détournement de mineure, avant de solliciter du tribunal la confusion des peines. Le délibéré a été fixé au jeudi 5 juin prochain.
seneweb.com/